La croissance zéro relance le débat sur la rigueur

Voilà un chiffre qui tombe mal pour le gouvernement. L'arrêt ou presque de la croissance au premier trimestre, annoncé mercredi par l'Insee (+ 0,1 %), cadre très mal avec la thèse gouvernementale selon laquelle, sortie de crise aidant, il est possible de désarmer progressivement le dispositif de relance mis en place début 2009. Et de commencer à réduire la dépense publique. Sitôt cette statistique publiée, Martine Aubry s'est engouffrée dans la brèche, estimant que « la stagnation de l'économie au premier trimestre montre que notre pays n'est pas sorti de la crise et qu'il n'en prend pas le chemin ». Et de réclamer à nouveau un soutien à la consommation, via une ristourne de TVA de 200 euros distribuée à 16 millions de ménages.Au même moment, la Commission européenne envisage à l'inverse de demander à Paris d'accélérer l'assainissement des finances publiques françaises. Car, au-delà de la communication politique et des signaux à envoyer aux partenaires européens de la France, l'annonce, la semaine dernière, du gel des dépenses, n'est pas une nouveauté. Comme prévu en février, les crédits de l'État augmenteront au même rythme que les prix de 2011 à 2013. Le gel évoqué par le Premier ministre concerne les dépenses hors pensions des fonctionnaires et charge de la dette. Il s'agit précisément des crédits qui augmenteront le plus...Des mesures insuffisantesD'un point de vue macroéconomique, aucune nouvelle restriction n'est donc pour l'instant programmée. L'exécutif accentue seulement des économies sur les ministères pour maintenir l'évolution globale des crédits en ligne avec l'inflation. Le hic, c'est que cette rigueur actuelle qui n'en est encore pas une, sera largement insuffisante pour ramener le déficit public de 8 % en 2010 à 3 % du PIB en 2013. C'est l'analyse que font Bruxelles et les économistes français indépendants (lire page 3). Si le gouvernement français entend vraiment respecter ses engagements européens, il devra donc imiter ses partenaires, en adoptant un vrai régime spartiate (lire pages 4 et 5). Le vrai tour de vis est donc encore à venir.
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