Plusieurs candidats pour prendre le contrôle du journal « Le Monde »

Le Monde » reprend des couleurs. En proie à la plus grave crise financière de son histoire, le groupe de presse était voué, il y a encore quelques jours, à tomber dans l'escarcelle du groupe de presse espagnol Prisa, alors en position de force car seul candidat sur les rangs. Mais en quelques heures, l'avenir du groupe s'est éclairci avec l'arrivée de deux nouveaux candidats : Claude Perdriel, patron du « Nouvel Observateur » et propriétaire de la très rentable société de sanitaires SFA, d'une part, et le tandem composé de Matthieu Pigasse, directeur général délégué de la banque Lazard et de l'homme d'affaire Pierre Bergé, d'autre part. De grosses pointures du capitalisme français à l'assise financière plus que confortable, et de gauche de surcroît, voilà de quoi redonner le sourire aux salariés du journal « Le Monde ». Sans compter que le riche industriel italien Carlo De Benedetti, propriétaire du groupe Espresso (« La Repubblica »), pourrait bien jouer le rôle du quatrième candidat.Pour la Société des rédacteurs du Monde (SRM), actionnaire historique de référence, qui sait qu'à l'issue de la recapitalisation, elle perdra sa majorité au capital, ces nouveaux candidats sont une aubaine. Cette recapitalisation du Monde doit être bouclée fin juin, l'accord avec le futur nouvel actionnaire devant être voté au Conseil de surveillance le 14 juin. Le groupe de presse qui possède également le très lucratif « Télérama », « Courrier international », « Le Monde interactif » ou encore une imprimerie... souffre d'une dette estimée à 125 millions d'euros. Cette année, il devrait connaître sa dixième année de pertes consécutives. En 2009, il a perdu 29 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de près de 400 millions d'euros. 60 millions d'eurosPour prendre le contrôle du groupe Le Monde, le ticket d'entrée est estimé à 60 millions d'euros. « C'est cher au vu de la situation de la presse mais une aubaine quand on se rappelle que le président de LVMH, Bernard Arnault, a déboursé près de 400 millions d'euros pour s'offrir ?Les Echos? », pointe un professionnel. Pour l'heure, seul Claude Perdriel a pris la parole (voir Latribune.fr) mais il reste muet sur les modalités de l'opération qui, de sources concordantes, se ferait via sa holding SFA (300 millions de chiffre d'affaires et une rentabilité de plus de 10 %) qui prendrait au moins 51 % du groupe. D'autres amis actionnaires pourraient le suivre mais « il ne fera pas une offre commune avec Pigasse et Bergé qui eux aussi veulent le contrôle du groupe de presse ». Selon nos informations, Matthieu Pigasse et Louis Dreyfus, directeur des « Inrockuptibles » mais aussi ancien DG du « Nouvel Observateur », ont rencontré la SRM récemment. Matthieu Pigasse connaît bien la maison, il avait été pressenti pour prendre la présidence du Conseil de surveillance du Monde après la mise à la porte en 2008, d'Alain Minc par les salariés...
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.