Moody's maintient sa perspective négative sur les banques américaines

ésultatsMoody's laisse peu de place à l'optimisme en ce qui concerne la santé des banques américaines pour le proche avenir. Alors que l'on croyait finies les dépréciations des actifs toxiques liées à la crise financière, ce sont les conséquences macroéconomiques qui pèsent davantage, trimestre après trimestre, entraînant une très forte hausse des créances douteuses et des dépréciations. Ainsi, malgré de meilleurs résultats au premier semestre 2009, Moody's conserve sa perspective « négative » sur les établissements qu'elle note, parce que, affirme-t-elle, « la sévère récession économique mondiale actuelle se traduit par une détérioration significative de la qualité des bilans ».immobilier résidentielL'agence rappelle que sur la première moitié de l'année, les banques ont enregistré 70 milliards de dollars de dépréciations et de pertes. Sur la seconde moitié de l'année et en 2010, il faut encore s'attendre à 345 milliards de dollars de pertes selon l'agence ! Ce qui, sur 2009-2010, représente un taux de défaut de 7,5 % de l'encours au 31 décembre 2008. Sur ces pertes à venir, 100 milliards concernent l'immobilier résidentiel, qui représente il est vrai 37 % du total des crédits. Et si ce poste a été le premier à montrer des signes de défaillances dans le bilan des banques, ce sont aujourd'hui d'autres classes d'actifs qui souffrent. Ainsi, le segment des cartes de crédit a enregistré une nette hausse de ses dépréciations à partir du 1er semestre 2009. L'agence s'attend « à ce que la qualité de ce portefeuille se dégrade encore sur la fin 2009 et sans doute encore en 2010 compte tenu de la tendance croissante attendue du taux de chômage en 2010 ».Provisions insuffisantesLe retournement de tendance dans l'évolution du coût du risque remonte à 2007, rappelle l'agence. Or, souligne-t-elle, « les banques n'ont pas abordé ce cycle avec des provisions suffisantes pour absorber la détérioration de la qualité des actifs enregistrée ». Et si près de 60 % des établissements étaient profitables au premier semestre, c'était, souligne Moody's, « grâce aux activités de marchés de capitaux », ce qui explique notamment que ce soient les plus grandes banques qui soient les plus profitables. Mais il faut s'attendre à ce que, compte tenu de la forte hausse attendue des provisions, elles soient moins nombreuses à être profitables sur tout 2009 et en 2010. G. L. S.
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