SpiritueuxFaire apprécier le cognac est une tâche relativement aisée. Il suffit d'un fauteuil, d'un verre ad hoc, d'une eau-de-vie ancienne, bien faite et d'un hôte doué pour la conversation. Pratiqué naturellement dans les Charentes, cet exercice est parfois mal compris ailleurs. Le Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC), qui représente les producteurs et les maisons de négoce, essaye de le faire connaître au-delà des limites de l'appellation. L'effort est louable, sa mise en ?uvre plus difficile tant la profession a érigé le mot concurrence en modus vivendi.Heureusement, le BNIC a rencontré Vincent Gérard-Tasset, commissaire-priseur émérite à Angoulême et lui-même amateur de cognac. Il a formulé l'idée de réaliser une vente aux enchères dont le produit serait reversé à une ?uvre caritative. De cette manière, les rivaux pourraient oublier leur querelle commerciale le temps d'une soirée pour faire le bien. L'idée était vraiment bonne. Le BNIC l'a retenu et organise pour la quatrième fois le 17 septembre un dîner de gala où 23 flacons d'exception seront vendus, ainsi qu'une sculpture de Maria Perafan Simmons. « Vingt-trois maisons de cognac (1) ont préparé leur meilleur flacon et certaines pièces sont uniques », confie Vincent Gérard-Tasset. Les fonds récoltés serviront à restaurer des ?uvres du château de Chantilly, dont deux portraits peints par Philippe de Champaigne, le cardinal de Richelieu et le cardinal de Mazarin.Cette vente est aussi l'occasion de remonter dans le temps. Ainsi la carafe en cristal de la maison Hardy est un modèle spécialement créé en 1969 par Baccarat pour le marché japonais. Les eaux-de-vie assemblées alors par Francis Hardy avaient été distillées après la Seconde Guerre mondiale. La maison a conservé soigneusement ce flacon, estimé à 2.000 euros.la forme du verreSi d'aventure vous vous trouvez devant de telles eaux-de-vie, il vous faudra choisir le verre pour les déguster. Comment ? « Au XVIIIe siècle, les prix du cognac dépendaient de la teneur en alcool, explique Jean-Jacques Parvillier, directeur général de la société Partoeno. Pour donner une impression de forte teneur en alcool, un verre en forme de tulipe était utilisé car il a la vertu de concentrer les vapeurs. Si vous voulez vraiment apprécier les arômes d'une vieille eau-de-vie, il vaut mieux choisir un verre évasé. » Vous voilà prévenus. n (1) ABK6, A.E. Dor, A. de Fussigny, Camus, Courvoisier, Dupuy, Delamain, Ferrand, Frapin, Godet, Hardy, Hennessy, Hine, Léopold Gourmel, Leyrat, Martell, Meukow, Montifaud, Normandin Mercier, Otard, Prince H. de Polignac, Rémy Martin, Royer. Contact : 05.45.38.41.71 et [email protected]. Les 23 flacons sont visibles sur le site www.lapartdesanges.cognac.fr

latribune.fr

14 Sept 2009, 1:40

Partager :