Ceva poursuit sa montée en puissance

En dépit des aléas de la conjoncture économique, Ceva Santé Animale poursuit sa montée en puissance. Le groupe, qui réalise un chiffre d'affaires de 390 millions d'euros, a ainsi investi dans les derniers mois de 2009 plus de 5 millions d'euros pour se doter, à Libourne (Gironde) où se trouve son siège, d'un nouveau laboratoire de contrôle qualité et microbiologie et dans son atelier de lyophilisation. Le laboratoire de contrôle qualité est ainsi passé de 600 m2 à 1.250 m2 et les équipements ont été renouvelés pour offrir des garanties optimales et éviter les risques de contaminations croisées. L'air est renouvelé cinq fois par heure et les températures font l'objet d'une gestion centralisée. L'ergonomie des postes a aussi été améliorée.En investissant dans son atelier de lyophilisation de 500 m2 stériles en atmosphère contrôlée, Ceva a voulu garantir sa production. Car cette technologie classique en biologie ne l'est pas du tout en pharmacie. Seuls quelques laboratoires la maîtrisent en Europe. En juillet 2006, l'un des sous-traitants de Ceva, en Hollande, a été victime d'un incendie. L'incident a montré la difficulté à transférer la production d'un site à un autre ainsi que les problèmes liés à cette dépendance, d'où cet investissement de 2,9 millions assorti de 1.850 heures de formation. Cet atelier a une capacité de 1,5 million de flacons. En 2010, il en produira 300.000 dont 90.000 pour un donneur d'ordres européen. « D'autres contacts sont en cours », précise Jacques Decoeur, le directeur industriel du groupe qui commente : « Nous allons gagner en compétitivité. » Cet atelier est stratégique pour Ceva. On y fabriquera des produits à haute valeur ajoutée orientés notamment vers la reproduction des brebis, des chèvres ou des truies.2.300 salariésCourant 2010, le labo vétérinaire prévoit de créer, toujours à Libourne, une plate-forme de distribution de près de 5 millions d'euros. Pour Marc Prikazsky, PDG de ce groupe qui emploie 2.300 salariés, Ceva a encore des marges de progression liées à ses cibles : l'animal de compagnie et les animaux d'élevage. « En 2020, explique-t-il, on aura besoin de 50 % de plus de protéines animales pour nourrir les hommes et il faut des vaccins pour sécuriser cet apport. Par ailleurs, on ne peut plus parler de santé humaine sans penser à la santé animale car 60 % des pathologies sont d'origine animale. »C'est pourquoi crise ou pas, la R&D continue à bénéficier d'un budget équivalent à 8 % du chiffre d'affaires, tandis que la priorité est donnée aux investissements productifs. En 2009, 16 millions d'euros ont ainsi été investis au total, dont la moitié en France, un effort porté en 2010 à 25 millions d'euros. Les collectivités locales dont le conseil régional d'Aquitaine soutiennent le groupe, qui doit servir d'ancrage à un pôle de compétence aquitain en pharmacie vétérinaire. Une convention de partenariat formalise la coopération avec les laboratoires publics et les projets collaboratifs avec les PME-PMI. De belles avancées pour cet ancien département de Sanofi repris en 1999 dans le cadre d'un LBO et qui réalisait un chiffre d'affaires de 152 millions d'euros en 2000.
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