Attali, ses amis et ? ses ennemis

Avec Alain Minc, Jacques Attali est à coup sûr l'un des personnages publics les plus admirés et les plus détestés. Ce livre de la journaliste Frédérique Jourdaa donne la parole à ceux qui ont côtoyé l'écrivain-essayiste-musicien-consultant-banquier-conseiller du prince depuis plus d'un quart de siècle. Alain Minc justement affirme : « Nous ne faisons pas le même métier », avant d'ajouter, faussement désabusé : « Les touche-à-tout comme lui et moi ne restent pas. » Jacques Séguéla lance : « C'est difficile d'être un génie. » « Il voit très grand, trop grand », juge Pascal Lamy, le directeur général de l'OMC. Jean-Claude Trichet, le patron de la BCE, délivre un bilan nuancé du passage d'Attali à la tête de la Berd. Quant à Boutros Boutros-Ghali, ancien secrétaire général de l'ONU, il préfère insister sur le vulgarisateur : « Le côté positif, c'est que sa vue d'ensemble lui permet de formuler des idées originales. » Du côté des politiques, si Michel Rocard, Jacques Delors ou Laurent Fabius préfèrent égrener des gentillesses mesurées, d'autres sont carrément hostiles. « Il a trahi le président », affirme Michel Charasse. « Son rapport à l'argent est absolument effrayant », estime l'ancien chef de cabinet de Mitterrand, Jean Glavany. Claude Allègre est moins sévère : « Il n'est pas un scientifique professionnel, c'est un voyageur de la pensée. » Bref, un Attali pluriel et complexe qui correspond à l'image qu'il donne de lui dans les médias. P. C. « La Planète Attali », de Frédérique Jourdaa. éditions du Seuil (613 pages, 26 euros).
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