Deutsche Bahn ne se posera pas en rival de la SNCF sur la grande vitesse en France

Deutsche Bahn (DB) n'ira pas concurrencer la SNCF en France. Depuis le 13 décembre et la libéralisation des lignes internationales de transport de voyageurs, l'opérateur historique allemand a pourtant la possibilité de le faire. Au mois de juin, l'italien Trenitalia arrivera d'ailleurs avec ses trains. « Compte tenu des données économiques, il n'y a pas de chance que la DB fasse concurrence à la SNCF », a indiqué ce jeudi lors d'une rencontre avec des journalistes, Joachim Fried, chargé des affaires européennes du groupe.Selon lui, la libéralisation a été assortie de trop de restrictions en France, notamment dans la limitation du cabotage (moins de la moitié du chiffre d'affaires et des passagers sur la liaison). En Allemagne, aucune restriction n'a été décidée dans ce domaine. Autre problème : le renchérissement du coût des péages sur les lignes à grande vitesse françaises. Enfin, les trains ICE allemands qui roulent entre l'Allemagne et la France, sur la ligne à grande vitesse (LGV) est-européenne, ont coûté deux fois plus cher que les ICE circulant uniquement outre-Rhin. Pour toutes ces raisons, « il n'y a sur le marché français aucune alternative à la coopération », a poursuivi Joachim Fried.intérêt pour eurostarDeutsche Bahn et la SNCF sont déjà associées dans des filiales communes Thalys et Alleo pour les relations entre la France et l'Allemagne. « Le modèle Alleo a des avantages pour les deux parties », a souligné le dirigeant. Des négociations sont aussi menées actuellement au niveau des nouvelles dessertes de la LGV Rhin-Rhône, qui doit ouvrir en 2011. Très intéressé par le marché entre l'Allemagne et l'Angleterre ? jusque-là pris par l'avion ?, l'opérateur allemand n'exclut pas non plus d'entrer dans le capital d'Eurostar. « Nous n'avons montré qu'un intérêt intellectuel sur ce dossier », a précisé Joachim Fried. Ce dernier a tenu à rappeler que la SNCF, par sa filiale Keolis, avait fait plusieurs demandes de sillons sur les lignes intérieures allemandes. « L'ambition de Keolis est forte. Et il est légitime que Keolis essaie de monter un réseau en Allemagne. Mais nous aimerions avoir les mêmes possibilités en France. » I. S.
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