Alitalia pactise en catimini avec un concurrent d'Air France

Un coup de canif dans le contrat. Un an après la signature du partenariat stratégique entre Alitalia et Air France, renforcé par l'entrée du second dans le capital du premier à hauteur de 25 %, la compagnie italienne a signé le 18 décembre un accord commercial avec le transporteur d'Abu Dhabi Etihad, un concurrent d'Air France. Et ce, sans en parler, selon nos informations, à la direction de la compagnie tricolore, qui a pourtant mis en place en 2009 toute une équipe, basée à Rome, chargée d'articuler le partenariat avec Alitalia.prédateurs« Cela a fait tousser au siège d'Air France Roissy », explique un connaisseur du dossier. Depuis des années, en effet, les transporteurs du Golfe sont dans le collimateur d'Air France, qui leur reproche les soutiens de leurs États actionnaires pour se développer de manière considérable et venir piller les marchés européens. En interne chez Air France, Emirates, Qatar Airways ou Etihad sont surnommés « les prédateurs », et représentent « une menace autrement plus dangereuse que les low-cost », selon la direction.Pour autant, chez Air France, on assure comprendre l'accord de partage de codes entre Alitalia et Etihad qui entrera en vigueur en avril sur la ligne Milan-Abu Dhabi exploitée par la compagnie émirienne, mais aussi sur 7 villes en correspondance au-delà d'Abu Dhabi. Après l'arrêt des vols d'Alitalia vers Dubaï, la compagnie italienne pourra ainsi disposer d'une offre commerciale en vol direct face à la puissance de feu d'Emirates en Italie qui assure pas moins de 5 vols quotidiens vers Dubaï (deux à Rome, deux à Milan et un à Venise). De quoi siphonner le marché et casser les espoirs franco-italiens de faire passer le trafic transalpin pour le Moyen-Orient par les hubs d'Air France-KLM de Paris et d'Amsterdam. « L'accord avec Etihad ne nuit donc pas trop à nos intérêts », dit-on chez Air France.Cet épisode ne doit pas cacher que la clé du début de redressement d'Alitalia provient de ses partenariats avec Air France et KLM sur les lignes reliant l'Italie, la France et les Pays-Bas, ou de ses liens avec Delta (qui seront approfondis) et bientôt Aeroflot, également dans l'alliance Skyteam. Alitalia table pour 2010 sur une « croissance à deux chiffres de ses revenus et de ses parts de march頻. En un an, Alitalia (privatisée et fusionnée avec Air One) a regagné du terrain pour atteindre 53 % de parts de marché sur le réseau domestique », a indiqué mercredi son directeur général Rocco Sabelli. Une belle performance au regard de la qualité de services qui ne s'est guère améliorée, selon plusieurs observateurs. Après une perte de 300 millions d'euros en 2009, la direction vise l'équilibre en 2011.
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