La BCE s'invite dans le débat du conseil européen sur l'austérité

Alors que les chefs d’Etat et de gouvernement se réunissent ce jeudi soir à Bruxelles pour parler « croissance et emploi », la BCE s’invite dans le débat entre austérité et croissance. Au secours de la première. Dans son bulletin mensuel, paru ce jeudi, la banque centrale européenne publie un encadré sur les « effets de la dette publique sur la croissance» qui fait le point sur la recherche économique actuelle à ce sujet. En conclusion, elle prévient que « si les gouvernements choisissent de différer l’ajustement budgétaire, cette décision compromettra les perspectives de croissance et fera peser une charge supplémentaire sur la soutenabilité budgétaire. » Autrement dit, il n’y a pas de choix à effectuer entre croissance et réduction des déficits : cette dernière s’impose pour garantir la croissance future.Pierre dans le jardin de François HollandeCette conclusion laconique est une pierre dans le jardin de ceux qui, comme François Hollande, ne veulent pas « rajouter de l’austérité à la récession. » C’est en revanche un soutien clair à ceux qui, comme le premier ministre finlandais Jyrki Katainen estime que le débat entre croissance et austérité « n’est pas fertile » et que « la croissance ne s’acquiert que par l’amélioration de la compétitivité. » Pour la BCE, il faut donc tenir, malgré les risques sociaux et politiques – Jean-Claude Juncker, le premier ministre luxembourgeois a récemment évoqué une menace de « révolte sociale. » Il faut dépasser l’effet récessif des consolidations pour s’assurer une croissance future robuste.L\'Europe en récessionComment expliquer ce message de la BCE ? Sans doute par sa volonté d’affirmer son soutien à la rigueur budgétaire et de prouver que son programme de rachat illimité d’obligations souveraines (OMT) n’est pas un substitut à l’austérité, mais simplement un complément temporaire. Reste que si l’endettement public limite la croissance, sa réduction massive et rapide a plongé le continent dans une récession qui, pour les pays du sud, dure depuis deux ou trois ans. Les mesures brutales adoptées ont également réduit les capacités industrielles de ces pays et, partant, leur croissance potentielle également. La stratégie de désendettement brutal ne semble donc pas un gage de croissance. Pas plus du moins qu’une politique d’endettement massif.  
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