« Nous procèderons à des ajustements sur le grand emprunt le cas échéant »

STRONG>René Ricol, Commissaire général à l'investissementAlors que les résultats des appels à projets des investissements d'avenir se succèdent depuis le début de l'année, les critiques se multiplient dans le monde de l'enseignement supérieur et de la recherche (qui concentre 22 milliards d'euros sur les 35 milliards du grand emprunt) à l'encontre des procédures de sélection. Certaines zones ou thématiques n'étant pas couvertes par les premières sélections d'équipements d'excellence, de laboratoires d'excellence, d'instituts hospitalo universitaires (IHU) et autres initiatives d'excellence (Idex), beaucoup redoutent un système à deux vitesses. La plupart des dotations du grand emprunt sont non « consommables ». Ce schéma est critiqué. Concrètement, combien de crédits frais seront versés cette année aux lauréats ?Ce schéma est connu depuis le début et la loi de Finances est très claire à ce sujet. Il est normal que les dépenses permises grâce aux investissements de l'État soient encadrées. Nous donnons ainsi à nos investissements une visibilité sur la durée. Placés à 3,4 % par an, les revenus des dotations ne sont pas anodins : au total, nous aurons engagé 20 à 21 milliards d'euros à fin 2011 hors effet de levier, sachant que nous tablons toujours sur un effet de 65 à 70 milliards d'euros au lieu des 60 milliards évoqués au début.Que répondez-vous aux critiques sur les choix des jurys ?Tout le monde ne peut pas tout gagner ! Je rappelle que la mise en place de jurys internationaux, composés de pairs, était demandée par la communauté scientifique et universitaire. Nous ne pouvons pas chercher à avoir les meilleurs jurys, les plus indépendants, et les contredire ensuite. Je respecte donc les règles du jeu : les jurys font des propositions au comité de pilotage. Ensuite, le comité peut demander au jury de compléter sa sélection, ce qui a été fait par exemple pour des laboratoires d'excellence de qualité exceptionnelle. De même, pour les IHU, : il en était prévu 5, le jury en a choisi 6 et nous avons respecté ce choix. Enfin, je constate que les jurys n'ont pas cherché à faire émerger seulement l'excellence, mais aussi beaucoup des projets innovants portés par de jeunes équipes.Autre reproche, l'émergence d'un système à deux vitesses...Quand la première vague de sélection sera achevée, il sera temps de tirer un bilan objectif. Nous avons décidé de procéder aux sélections par vagues. Nous avons aussi demandé aux préfets de régions de nous informer de toutes les initiatives locales porteuses d'avenir. Nous ferons le point à l'issue de la première vague, fin juin début juillet. Nous disposerons alors d'une bonne photographie générale. Nous procèderons, le cas échéant, à des ajustements, comme nous l'avons fait avec les prêts participatifs d'Oséo auxquels nous allons consacrer 2 milliards d'euros au lieu de 1 milliard, celui-ci étant déjà quasiment alloué à plus de mille entreprises. Sur les IHU, je n'exclus pas non plus de lancer un second appel à projets restreint. Le fait qu'aucun IHU sélectionné ne traite du cancer est un problème. Enfin, sur certains appels à projets comme les SATT, alors là, nous allons faire du maillage territorial car ne pas en faire serait pour le coup inacceptable au regard des potentiels de toutes les régions.Envisagez-vous une rallonges financière ?L'enveloppe a été fixée à 35 milliards d'euros et elle ne bougera pas. Et pour tout ce qui relève de l'enseignement supérieur et de la recherche, nous ne sortirons pas de la logique des jurys internationaux. Cela dit, nous avons déjà informé les commissions des finances de l'Assemblée nationale et du Sénat d'ajustements, certaines actions du programme nécessitant d'être plus soutenues mais cela se fera dans la limite des 35 milliards d'euros.
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