Berlin freine toujours l'union bancaire

L’Union bancaire européenne aurait pu, selon certains économistes, éviter la crise chypriote. Pour autant, sa réalisation appartient encre à l’avenir le plus incertain. Ce samedi, lors d’une réunion des ministres des finances de la zone euro à Berlin, l’Allemagne, déjà très réticente, a encore une fois soulevé une objection.Le refus de Wolfgang SchäubleLe ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a ainsi considéré que la mise en place d’un mécanisme européen de démantèlement d’une banque ne serait possible qu’avec une modification des traités existants. S’il n’a pas nié la « nécessité » d’avoir recours à « des règles communes de restructuration et de faillite », il estime que la mise en place d’une procédure européenne repose sur des « bases juridiques faibles. » « Nous ne nous engagerons certainement pas dans une étape dont les fondements juridiques seraient douteux », a-t-il conclu. Autrement dit, Berlin ferme la porte à cette « faillite européenne des banques. »Le projet européenLe commissaire au marché intérieur Michel Barnier a cependant rappelé qu’il présenterait au conseil européen en juin « un mécanisme de démantèlement européen » qui devrait inclure un fonds commun financé par les banques elles-mêmes et destiné à financer le coût de la fermeture d’une banque. Il devrait parallèlement, demander l’harmonisation des règles nationales dans ce domaine. L’idée est de permettre le règlement d’une crise bancaire au niveau européen, plutôt qu’au niveau national, ce qui exclut les conséquences dans les autres pays. A Chypre, c’est la restructuration de la dette pour sauver les banques grecques qui a mis en danger les banques chypriotes. Ce samedi, le vice-président de la BCE Vitor Constancio a prévenu qu’une simple harmonisation des règles nationales ne serait pas suffisante.Berlin à reculonsMais Berlin redoute la période intermédiaire, celle où le fonds ne sera pas encore suffisant pour intervenir. Il craint que l’on ne demande alors aux Etats membres de financer ce fonds. Plus généralement, l’Allemagne avance à reculons sur ce dossier. En décembre, le principe d’une union bancaire avait été adopté, mais sa réalisation reportée en 2014, soit après les élections fédérales allemandes. Berlin avait également obtenu l’exclusion de l’essentiel de son secteur bancaire de détail, formé de petites caisses d’épargne et de banques mutualistes. Samedi, Berlin a réaffirmé sa volonté de voir strictement séparé le rôle de surveillance de la BCE et son rôle monétaire. L’Eurogroupe a aussi à la demande de l’Allemagne indiqué que l’union bancaire sera inscrite dans les traités lors de la prochaine modification de ceux-ci.
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