La chaîne des fournisseurs de l'aéronautique se réorganise

C'était une des priorités d'Airbus en 2007, lors du lancement de son plan d'économies Power 8, et elle commence à voir le jour, alors que les temps sont difficiles pour le secteur aéronautique. La réorganisation de la chaîne des fournisseurs aéronautiques (supply chain), par le biais notamment d'une consolidation accrue des sous-traitants, prend forme progressivement. « Le mouvement émerge et n'est pas achev頻, observe Jean-Michel Isaac-Dognin, président du comité Aero PME du Gifas, le groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales. Ce groupement compte 109 membres dont les effectifs ne dépassent pas 250 personnes et qui ne représentent qu'une très faible partie des 4.000 PME françaises contribuant à la production aéronautique. Au-dessus d'elles, en haut de la pyramide, figurent les grands équipementiers et constructeurs d'avions. Les regroupements de PME s'accélèrent à la faveur de la crise. Comme l'ensemble du secteur, les PME ont généralement limité la casse pendant la crise. Mais d'autres se sont retrouvées en difficulté (à l'instar d'ailleurs d'entreprises beaucoup plus importantes comme Latécoèree;coère). « Jusqu'ici, il n'y a pas eu de dégâts monstres et cela va continuer, indique Jean-Michel Isaac-Dognin, mais il y aura des pertes au feu. » Les exemple sont déjà nombreux. Ainsi, en mars, le groupe francilien Sira, spécialiste en mécanique de précision, a repris à la barre du tribunal IXMéca. De même, Airia a racheté Mazères Aviation tandis qu'Interconnexions s'est rapproché d'ATI électronique en 2009. Si Mecachrome est sorti de la procédure de sauvegarde, Auvergnes Aéronautique est aujourd'hui en grande difficultés. Comme risque de l'être aussi le millier de très petites entreprises (TPE) aux réserves limitées.Pour Jean-Michel Isaac- Dognin, le plan d'économies Power 8 d'Airbus a sa part de responsabilité. Il y a trois ans, les baisses de prix demandées par l'avionneur aux sous-traitants comportaient une contrepartie : la hausse des volumes assurée par une augmentation des cadences. Mais, avec la crise du transport aérien, celle-ci n'a pas eu lieu. Effet de tailleLes entreprises qui font des acquisitions accèdent à la taille critique stratégique pour disposer de financements et ainsi faire face aux demandes des grands donneurs d'ordres soucieux notamment de partager les risques. « Pour eux, explique le président de Sira Alain Blavin, le profil idéal d'un sous-traitant est une entreprise de 500 personnes, réalisant une cinquantaine de millions d'euros de chiffre d'affaires, capable d'intégrer un bureau d'études en amont et d'avoir une usine low-cost dans un pays assez proche en aval. » L'effet de taille semble nécessaire pour assumer les investissements à venir. En particulier pour financer les mutations technologiques liées à la place grandissante dans les avions des matériaux composites et de l'électricité, et affronter une concurrence de plus en plus mondiale. Cela, alors que la faiblesse du dollar face à l'euro diminue la compétitivité des industriels français.
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