Les pays riches augmentent leur aide au Sud malgré la crise

L'aide publique au développement (Apd) a légèrement augmenté en 2009 malgré la crise financière, selon les chiffres que vient de publier l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques). Ensemble, les 23 pays bailleurs de fonds de l'OCDE, réunis dans le Comité d'aide au développement, ont accru leurs efforts d'aide (prêts, dons, allègements de dette ...) de 0,7 % par rapport à 2008 en termes réels, pour atteindre 119,6 milliards de dollars. Dans ce total, l'allègement de dette, considéré par nombre d'experts comme de l'aide en trompe l'oeil, a en moyenne nettement diminué. Pour autant les efforts des pays riches ne représentent que 0,31 % de leur produit national brut cumulé, ce qui ne leur permet pas d'atteindre le pourcentage promis en 2005 par le G8 (0,56 %) et rend très aléatoire celui prévu pour 2015 (0,7 % du Pib). « Un gros effort est encore nécessaire pour atteindre les objectifs du millénaire pour le développement », fixés par l'ONU pour réduire, d'ici 2015, l'extrême pauvreté, a plaidé Angel Gurria, secrétaire général de l'OCDE, dans un communiqué.Les états-Unis arrivent en tête des bailleurs avec 28,7 milliards de dollars de flux d'aide nets, en hausse de 5,4 %, suivis par la France avec 12,43 milliards, en hausse d'un remarquable 17 % par rapport à 2008. Mais malgré cettte forte croissance, l'aide de la France ne représente que 0,46 % de son PNB. Selon l'ONG Oxfam, l'accroissement de l'Apd française « permet simplement (à Paris) de combler son retard » accumulé ces dernières années.il manque 14 milliardsD'autre part « l'Apd française est un vrai fourre-tout », fustige de son côté Coordination Sud, un regroupement d'Ong françaises. Coordination Sud estime que l'état français gonfle ses chiffres avec des allègements de dettes et concentre ses efforts sur les pays émergents où il a des intérêts économiques, mais « prive les pays les plus pauvres des ressources indispensables ». Si, à l'échelle internationale, les flux d'aide vers l'Afrique ont bien augmenté l'an passé, les engagements pris par le G8 en 2005 ne seront pourtant pas respectés. En 2010, le continent noir ne devrait recevoir que 11 des 25 milliards de dollars supplémentaires qui avaient été annoncés. « La crise ne peut être une excuse », a tancé le commissaire européen au Développement Andris Piebalgs, appelant les Européens à « faire des efforts en faveur des plus pauvres ». Il a annoncé la présentation le 21 avril d'un plan pour permettre aux membres de l'UE de consacrer 0,7 % de leur PNB à l'aide au développement en 2015.
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