La politique britannique découvre le petit écran

Aussi étonnant que cela puisse paraître, cela n'était jamais arrivé. Le débat télévisé entre les trois principaux candidats des élections britanniques, qui se déroule ce jeudi soir, sera une première historique outre-Manche. L'affrontement entre le travailliste Gordon Brown, le conservateur David Cameron et le libéral-démocrate Nick Clegg, pourrait donc peser lourdement sur ces élections que les sondages annoncent serrées.Jusqu'à présent, les premiers ministres britanniques en fin de mandat avaient toujours refusé de débattre, n'ayant pas grand-chose à y gagner. Fin 2009, alors que Gordon Brown accusait 15 points de retard dans les sondages sur son rival conservateur, il a décidé de tenter le tout pour le tout, en acceptant le débat. Et les Britanniques n'en auront pas qu'un seul, mais trois : chaque semaine jusqu'aux élections, les trois leaders politiques se rencontreront derrière leur pupitre, interrogés par des spectateurs, successivement sur les chaines ITV, Sky News et BBC. « Gordon Brown voulait six débats sur six thèmes différents, et David Cameron en voulait un seul : ils ont trouvé une solution de cette façon », s'amuse Adam Boulton, qui animera le deuxième débat sur Sky News. à priori, le chef du gouvernement n'est pas le plus doué pour les joutes oratoires : butant sur les mots, le sourire souvent crispé, Gordon Brown ne raffole guère des plateaux télévisés. Il n'a cependant rien à perdre, le favori étant toujours plus exposé dans ce genre de débat.pression sur cameronDavid Cameron, dont l'avance dans les sondages sur Gordon Brown oscille entre trois et huit points, subira en effet la plus forte pression : la moitié des Britanniques pensent que le chef des conservateurs « gagnera » le débat, tandis que seuls 23% estiment que Brown peut l'emporter (et 12 % Nick Clegg). « La clé pour s'assurer d'un rebond dans les sondages n'est pas tant de gagner le débat que de faire plus que les attentes », explique Mark Pack, qui tient un blog favorable aux libéraux-démocrates.Ce sont d'ailleurs ces derniers qui pourraient en tirer le plus de bénéfices. Nick Clegg, son jeune leader de 43 ans, n'est à la tête du troisième parti du pays que depuis deux ans et demi. Avec ses cheveux coupés courts et son allure de premier de la classe, il demeure un relatif inconnu aux yeux du grand public britannique. Ce qui pourrait lui permettre de briller sur le petit écran. éric Albert, à Londres Voir les réactions au débat sur le British blog d'Eric Albert.
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