Les petites et moyennes valeurs en proie à d'importants mouvements spéculatifs

Poncin Yatchs ou Artprice.com, mercredi. Bourse Direct, jeudi. Sans oublier des précédents cas comme ICtelecom, Cesar, Euro Disney, Archos... Depuis quelque temps les petites valeurs sont atteintes d'une fièvre acheteuse. Un emballement qui donne notamment lieu à des phénomènes paranormaux sur ces titres, tant sur les variations que sur les volumes échangés. Ainsi, 1,9 million d'euros ont été échangés sur Artprice.com, mardi (jour où le titre s'est apprécié de 62 %), contre une moyenne journalière de 345.000 euros depuis le début de l'année. Bien entendu, le phénomène se constate aussi dans l'autre sens, lorsque cette spéculation se dégonfle. Jeudi, Poncin Yachts qui avait gagné près de 42 % en trois séances, chutait de 13,42 % dans des volumes importants puisque 17,05 % du capital ont changé de mains sur la séance. Le point commun de ces envolées ? Elles précèdent ou suivent la publication de résultats. « De façon générale, les résultats 2010 publiés ces derniers temps ont été meilleurs que prévu. Dès lors, certains gérants prennent le pari que ce sera le cas sur les valeurs qui n'ont pas encore publié leurs résultats 2010 et se positionnent en conséquence », détaille Marc Girault, gérant « small » et « mid caps » chez HMG Finance. Retour des clients privésSelon un autre spécialiste, certains fonds jouent le redressement d'entreprises, massacrées en Bourse durant la crise et laissées pour compte depuis dans les oubliettes du marché. « Il suffit qu'un investisseur achète 1 million d'euros de titre et le phénomène est lancé », commente un trader parisien. Ce qui n'est pas sans rappeler le phénomène dit de « bouilloire » qui consiste à prendre volontairement d'importantes positions pour créer artificiellement un mouvement haussier sur un titre. « Il est possible que, pour certains, ce soit le cas », estime un professionnel. Mais cela n'explique pas l'ampleur des mouvements. Celle-ci tient au « retour en force des clients privés sur le compartiment des small caps. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si le phénomène se constate essentiellement sur des ?penny stocks?, les particuliers sont tentés d'acquérir en plus grand nombre des titres pas chers », explique Marc Girault. Un effet boule de neige d'autant plus fort que les « small caps » sont très peu liquides. Reste que ce phénomène, s'il fait le bonheur de certains investisseurs, n'est pas de très bon augure. « C'est clairement le signe d'un marché spéculatif et vulnérable. Le compartiment des small caps a déjà bien rebondi depuis mars 2009. Ce genre de mouvement témoigne d'un essoufflement de cette thématique. C'est le signe précurseur d'un futur retournement de tendance. » Gaël Vaut
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