+ 75% de bonus pour le PDG de la Société Générale, pourquoi une telle hausse ?

C\'est une hausse qui peut faire grincer des dents. Dans un document publié mardi, la Société Générale annonce que son PDG, Frédéric Oudéa, touchera une rémunération variable de 1,19 million d\'euros au titre de l\'exercice 2012. Soit une hausse de 75% par rapport à 2011.\"Ce qui nous heurte, c\'est que tout ça s\'inscrit dans une stratégie de reduction des coûts\", commente Michel Marchet, délégué CGT à la Société Générale. Car cette annonce intervient une semaine après celle d\'un plan d\'économie au sein de la banque. Jusqu\'à 1.000 postes pourraient être supprimés. \"Ce n\'est pas très crédible\", ajoute le syndicaliste.Objectifs atteintsPourquoi cette hausse ? La part variable de la rémunération de Frédéric Oudéa - sa part fixe reste inchangée, à 1 million d\'euros - dépend de certains objectifs de l\'entreprise. Notamment en matière de \"renforcement de fonds propres et de la structure du bilan, de réduction des risques, de consolidation des franchises commerciales et d\'adaptation des métiers\", explique le document. Des objectifs atteints par la direction générale a estimé le conseil d\'administration.A BNP Paribas, le son de cloche est le même. Son directeur général, Jean-Laurent Bonnafé, a perçu 1,68 million d\'euros de bonus pour 2012, soit une hausse de 40% par rapport à l\'année d\'avant. De son côté, Crédit Agricole, plombé par des pertes en Grèce, va diminuer les bonus de son directeur général.Des bonus en actionsPar ailleurs, la part variable touchée par Frédéric Oudéa sera \"entièrement différée et convertie en actions ou équivalents cessibles sur 3 ans entre 2014 et 2016\", précise le document. Il ne percevra donc pas de bonus en 2013. \"L\'intérêt, c\'est que le cours de l\'action se redresse. C\'est également le but de la réorganisation : améliorer le rendement du capital\", ajoute Michel Marchet.\"Le versement du bonus sous forme d\'actions montre que le Conseil souhaite et pense que l\'action de la SG reprenne de la hauteur, c\'est-à-dire que les résultats de le SG s\'améliorent substantiellement dès 2013\", analyse Philippe Poincloux, responsable de l\'activité rémunération des dirigeants pour l\'Europe chez Towers Watson. Frédéric Oudéa applique ainsi à la lettre la directive CRD III, imposant qu\'au moins 50% de la part variable soit touchée en différé sur trois ans. \"Dans la banque d\'investissement, les performances de contrats à moyen et long terme sont comptabilisées par anticipation, alors que le débouclage de ces contrats peut se révéler tout autre et générer des pertes, comme ce fut le cas avec les subprimes\", explique Philippe Poincloux. Et pour mieux aligner les intérêts des dirigeants sur ceux des actionnaires, les comités de rémunérations choisissent de payer leurs cadres de direction avec des options, sous conditions de performance.Tout cela se déroule dans un contexte de moins en moins favorable aux patrons. Aujourd\'hui, l\'Union européenne étudie la directive CRD IV, qui a pour objectif de limiter les bonus au montant de la part fixe. La France planche sur une loi désirant instaurer le \"say-on-pay\" dans les entreprises. Cette pratique donne aux assemblées générales des actionnaires et non uniquement au conseil d\'administration un droit de vote sur la rémunération des dirigeants de l\'entreprise. Et depuis l\'été 2012, les dirigeants des grandes entreprises publiques en France ont vu leur rémunérations plafonnées.
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