Si les bancassureurs, champions de la croissance et de la rentabilité, ont pris un temps d'avance en renforçant leurs fonds propres avant l'adoption de la directive Solvabilité II, les mutuelles se trouvent, elles, dans une situation inconfortable. C'est le bilan que dresse Cyrille Chartier-Kastler, président du cabinet de conseil Facts & Figures (F&F). Reprenant son indicateur phare (le Produit Net d'Assurance, qui évalue la valeur ajoutée de l'assureur), F&F déplore la « décennie perdue » des mutuelles sans intermédiaires, comme la Matmut, la Maif ou la Macif. « Trop de mutualisme » avec des décisions plus politiques que fondées sur l'appréciation du risque, des fonds propres peu renforcés entre 2003 et 2008, une structure de coûts excessive : autant de critères qui pénalisent les mutualistes. Seul point positif que retient F&F, la satisfaction des clients : l'indicateur du taux de résiliation des assurances automobiles qui montre que les mutualistes savent fidéliser leurs clients en cultivant un lien fort lien.Pour les bancassureurs comme BNP Paribas ou Société Généralecute; Générale, le bilan est beaucoup plus favorable grâce à une bonne rentabilité et une croissance moyenne du PNA supérieure à 10 % entre 2003 et 2008. Facts and Figures note également que ces groupes « ont su prendre des positions significatives en épargne patrimoniale ». La distribution compte aussi pour beaucoup. Grâce à des réseaux nationaux disciplinés et intégrés, l'effort commercial est très productif et permet la vente de produits parfois moins compétitifs que ceux de la concurrence.Pour la décennie qui s'ouvre, Bâle III et Solvabilité II pourraient contraindre les banques aux fonds propres insuffisants à ouvrir le capital de leurs captives d'assurance. Avec ce scénario, Cyrille Chartier-Kastler envisage à court terme une concentration du secteur. Pierre-Edouard Labbé

latribune.fr

14 Juill 2010, 23:23

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