L'euro amplifie sa reprise face au dollar, comblant les voeux d'Angela Merkel

Le voeu d'Angela Merkel, qui n'est pas partagé - loin s'en faut - par tous les protagonistes de la zone euro, semblait hier encore en voie d'être exaucé. La chancelière allemande estimait mercredi dans une tribune publiée par le quotidien d'outre-Rhin « Handelsblatt », qu' « un euro fort représente un intérêt vital » pour son pays, « car une monnaie stable est indispensable pour maintenir la confiance dans l'économie sociale de marché et parce qu'elle renforce le pouvoir d'achat ». On se croirait revenu au vieux temps du roi deutsche mark, dont la vigueur entretenue par les gouvernements successifs, et par la toute puissante Bundesbank, avait contraint les partenaires de l'Allemagne à des sacrifices inédits au nom de la marche vers la monnaie unique. Il n'empêche que l'euro a poursuivi sur sa lancée, se hissant à son meilleur niveau depuis deux mois face au dollar. Après avoir refranchi le seuil de 1,27, la monnaie unique est remontée à plus de 1,2770, affichant un regain de vigueur de plus de 7 % depuis son point bas de quatre ans face au billet vert atteint début juin (1,1875). Et il aurait encore des réserves, puisque les analystes chartistes pointent le cap de 1,30 comme prochain palier de résistance. La revanche de l'euro tient aussi à la levée progressive des incertitudes pesant sur les finances publiques des maillons faibles de la zone euro (lire ci-dessus) et à la réduction du différentiel de croissance entre les États-Unis et l'Europe. Le 14 juillet la zone euro a surpris par la vigueur de sa production industrielle, en hausse de 0,9 % en mai, qui constitue le moteur de sa reprise, tandis que celui de l'économie américaine continuait à s'essouffler. Les ventes au détail ont reculé de 0,5 % en juin, après une contraction de 1,1 % en mai. La veille déjà, les acteurs du marché des changes avaient eu du mal à digérer le chiffre du déficit commercial de l'Oncle Sam, remonté à 42,3 milliards de dollars. L'horizon de la monnaie internationale apparaît donc nettement plus bouché. Elle n'en reste pas moins indiscutablement dominante selon le rapport annuel de la BCE sur le rôle international de l'euro, publié mercredi. Si « l'euro est resté fermement ancré dans son rôle de deuxième devise internationale après le dollar, affichant un degré élevé de stabilit頻, sa part dans les réserves mondiales de change est passée de 27 % à 27,3 %. En revanche, sa part a légèrement diminué dans les stocks de prêts et les dépôts tranfrontaliers, tandis qu'elle restait quasiinchangée dans les transactions quotidiennes de change. Isabelle Croizard
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