Tout est question de culture ? : certains secteurs, telle la ...

Tout est question de culture?: certains secteurs, telle la santé, sont très féminisés, d'autres, comme la high-tech, manquent de femmes et d'entrepreneuses. Il faut des efforts, voire une crise économique, pour faire éclore les vocations. à moins que, décidément, les mentalités s'y opposent... La Silicon Valley, lieu de toutes les innovations technologiques?? San José, ville où les changements prennent corps à la vitesse de l'éclair?? Sans doute. Mais pas pour les femmes. Elles ont encore bien du mal à monter une start-up. Faute d'argent. «?En 1999, les ventures capitalistes octroyaient 2?% de leur capital à des femmes pour qu'elles lancent leur affaire, relate Sharon Vosmek, PDG d'Astia, une association créée par des femmes afin d'aider celles qui ont besoin d'argent à en trouver. En 2007, le chiffre n'était que de 3?% et de 5,4?% en 2008. En 2009, les financements se sont quasiment taris.?» Autant dire que si les femmes possèdent 40?% des entreprises privées aux États-Unis, ce n'est pas dans le secteur de la high-tech qu'elles sont majoritaires...Pourtant, aujourd'hui, elles le sont sur le marché du travail, ainsi que dans les universités, toutes matières confondues. Que se passe-t-il donc avec la high-tech?? Comment se fait-il que la Silicon Valley soit si peu hospitalière pour les femmes?? «?Leurs problèmes ne sont pas directement liés aux caractéristiques de la Valley, répond Sharon Vosmek, ils ont d'abord à voir avec les réseaux.?» Hommes et femmes ne fréquentent pas les mêmes personnes, semble-t-il, et en particulier celles qui pourraient leur venir en aide financièrement. Dommage pour les femmes, puisque pour obtenir de l'argent d'un «?business angel?», il faut, de l'avis de tous, avoir tissé une relation de confiance avec lui. En outre, «?les femmes n'utilisent pas leur réseau de la même façon que les hommes?: elles cherchent une validation de leurs objectifs, tandis que les hommes voient dans leur cercle autant d'agents faisant leur promotion?», indique encore Sharon Vosmek. Autre problème?: femmes et hommes mesurent leurs capacités différemment, indique Rachel Kranton, professeur d'économie à l'Université Duke, en Caroline du Nord. C'est vrai lors du passage du lycée à l'université et du supérieur au monde du travail. Ainsi, alors qu'elles sont, au niveau du secondaire, aussi nombreuses et aussi douées, voire plus, que les hommes, la déperdition est très forte quand vient le moment d'entrer à l'université. «?Les femmes ne se voient pas assez comme matheuses, économistes, ?geeks? ou même plombiers, explique Rachel Kranton. C'est une question d'image.?» Même chose au sortir de l'université?: une femme qui a des notes moyennes, en maths ou autres matières clés pour l'innovation, ne va pas se présenter pour certains postes, tandis qu'un homme du même niveau n'hésitera pas?! «?Ce n'est pas une question de confiance en soi, précise Sharon Vosmek, mais une façon différente de s'évaluer, plus exigeante chez les femmes.?» Résultat?: le nombre de candidates est limité pour les études à contenu technologique et, partant, les postulantes le sont aussi pour les jobs dans ce secteur. Comment remédier à ce problème?? «?En lançant des efforts coordonnés pour ?conscientiser? professeurs et élèves de l'intérêt des matières technologiques dans les lycées et en créant des postes de conseillers universitaires, chargés d'encourager les femmes à poursuivre leurs études dans ces domaines?», répond le professeur Kranton. «?Et en poursuivant nos mises en contact de femmes et de ?business angels?, ajoute Sharon Vosmek, tout en étudiant mieux l'impact positif du networking entre entrepreneuses et investisseuses. Ces deux éléments sont de nature à stimuler l'intérêt pour qu'il y ait plus de femmes démarrant leur entreprise, dans la Silicon Valley ou ailleurs.?» Lysiane J. BauduLa Silicon Valley, dernière frontièreManque d'intérêt pour les maths à l'université et réseaux inadéquats parmi les ventures capitalistes?: autant d'éléments qui expliquent le peu de femmes à la tête d'une start-up.Celles qui sont encore à la peine
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