Un an après la chute de Lehman Brothers, Wall Street n'a plus tant besoin d'aide fédérale que d'un strict cadre réglementaire. Tel est le double message qu'a adressé hier à New York le président des États-Unis alors que le Congrès tarde à adopter les réformes proposées par le Trésor. Insistant sur le fait que les autorités américaines ne disposaient toujours pas d'un mécanisme pour prévenir la faillite d'établissements représentant un « risque systémique » ? sinon l'injection coûteuse et décriée de milliards de dollars dans des institutions financières au bord de l'implosion ? Barack Obama a engagé les parlementaires à légiférer dès 2009 et les lobbies bancaires à ne pas bloquer leurs efforts.« Même si l'implication du gouvernement pour stabiliser le système financier reste nécessaire, cette nécessité se réduit », a expliqué Barack Obama. L'hôte de la Maison-Blanche a néanmoins prévenu qu'il n'accepterait pas le retour de « comportements inconsidérés » et « d'excès incontrôlés » dans le secteur de la finance. Le retour progressif à « la normalité ne peut mener à la complaisance », a ajouté Barack Obama. Le président a ainsi signalé que, malgré les efforts qu'il déploie pour la réforme du système de santé, il ne renonçait pas à celle des marchés financiers. Au Congrès, des ténors de la majorité démocrate, dont l'influent président de la commission bancaire du Sénat Christopher Dodd, refusent d'accorder à la Réserve fédérale le rôle de « régulateur du risque systémique » qu'entend lui confier l'administration. Hier, le président de la commission des services financiers de la Chambre des représentants, Barney Frank, a rappelé qu'il militerait aussi pour qu'une fonction si vitale soit plutôt confiée à un « collège de régulateurs ». Pour redonner de l'élan à ses projets au Capitole, l'administration va tenter de trouver un compromis avec ces élus. Ce week-end, Larry Summers, le directeur du Conseil économique national de la Maison-Blanche, a indiqué que même si la Fed avaient vocation à jouer un rôle central, d'autres régulateurs pourraient se joindre à elle pour surveiller les établissements représentant un risque pour l'ensemble de l'économie. Ce qu'a confirmé hier Obama dans son discours.manière énergique« En même temps que les États-Unis réforment de manière énergique leur système réglementaire, ils s'emploieront à faire en sorte que le reste du monde fasse la même chose », a par ailleurs déclaré Barack Obama qui, la semaine prochaine, recevra à Pittsburgh les dirigeants des pays industrialisés et des grandes économies émergents dans le cadre du G20. Le président américain a réitéré le besoin pour les banques de répondre à des « normes de capitalisation plus exigeantes ». Et quand, dans son discours, il a évoqué la problématique des bonus, Barack Obama s'est contenté de proposer à nouveau que les primes soient soumises au vote des actionnaires et « versées sur la base de performances à long terme ». Jamais une limitation des rémunérations n'a été évoquée. En somme, à dix jours G20, son administration campe fermement sur ses positions. nÉtats-U
Obama relance la réforme de Wall Street
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