Pour son entrée en lice en Ligue des champions, l'Olympique de Marseille accueille ce soir l'AC Milan. Une affiche de rêve qui fera flotter un parfum de nostalgie dans les travées du Stade Vélodrome. Dans la cité phocéenne, personne n'a oublié les confrontations qui ont opposé l'OM au géant italien au début des années 1990. Des matchs de légende qui ont à eux seuls décomplexé l'ensemble du football français. Il y a d'abord eu ce quart de finale en mars 1991. À l'époque, le grand Milan règne en maître sur le continent. Aucune équipe ne semble en mesure de résister à la formation coachée par Arrigo Sacchi.Emmenés par leur colonie néerlandaise, les Rossoneri paraissent intouchables à l'heure de recevoir les Phocéens dans leur antre de San Siro. « Dans le couloir du stade avant le match, on était vraiment très impressionné. Il y avait Ruud Gullit, Frank Rijkaard, Paolo Maldini? toutes les stars, se souvient Éric Di Meco, l'ancien arrière gauche de l'OM. Mon premier ballon, c'était un duel aérien avec Frank Rijkaard. Pour me libérer, je l'ai mis K.-O. Comme ça, ils ont vite compris qu'on n'était pas là pour rigoler. » Une anecdote à l'image d'une équipe qui s'est découvert des ambitions en terre lombarde. Grâce au génie tactique de Raymond Goethals, les Marseillais obtiennent le nul 1-1. Quelques jours plus tard, lors du match retour, c'est toute la France qui rêve d'un exploit face aux partenaires de Van Basten. « Ce soir-là, le Vélodrome était en fusion, témoigne Di Meco. La rencontre s'est révélée très tendu. »Effectivement. La partie se résume longtemps à un affrontement musclé jusqu'à cette reprise inattendu de Chris Waddle à un quart d'heure du terme. Le fantasque ailier anglais, éternel gaucher, propulse du pied droit l'OM vers une victoire aussi historique que rocambolesque. À la 89e minute, un incident technique plonge le Vélodrome dans l'obscurité. Une panne que les Italiens prennent comme prétexte pour quitter la pelouse en exigeant le report du match. Une fois la lumière revenue, l'arbitre donne le coup de sifflet final malgré l'absence des Rouge et Noir. Le lendemain, l'AC Milan est crédité d'une défaite 3-0 et se retrouve exclu de toute compétition européenne pour un an. Pendant ce temps, les Olympiens atteignent la finale de la compétition et s'inclinent aux tirs au but face à l'Étoile Rouge de Belgrade après un match soporifique?« ils sont prenables. »Deux ans plus tard, en 1993, Marseillais et Milanais se retrouvent pour un remake électrique. Directement en finale cette fois. « Nous avons abordé cette rencontre plus décontracté. Dans le tunnel, nous n'étions plus les tout petits. On n'a pas baissé les yeux, je crois que le match s'est en partie joué l࠻, relate Di Meco. Juste avant la pause, Basile Boli envoie Marseille au paradis d'une tête décroisée. L'OM et son capitaine Didier Deschamps deviennent les premiers français à soulever une coupe d'Europe?Deux décennies plus tard, l'ancien capitaine des Bleus est désormais entraîneur du club phocéen. Ce soir, ses joueurs peuvent à leur tour se montrer ambitieux face à un Milan à la peine depuis le début de saison. « En ce moment, ils sont prenables. Leurs résultats ne sont pas bons, assure Marco Simone, l'ancien attaquant milanais. Si les Marseillais imposent une grosse pression, ils peuvent l'emporter. » Et renouer avec leur glorieux passé ? nà suivre également ce soir Juventus de Turin - Bordeaux

latribune.fr

15 Sept 2009, 2:17

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