Mouvements au sein des équipes, cessions avortées, participations du portefeuille en péril : LBO France connaît une rentrée agitée. Ces dernières semaines, le fonds d'investissement s'était pourtant illustré avec l'ouverture de négociations exclusives pour la reprise de Materne-Mont Blanc à Activa Capital et la finalisation du rachat du concepteur de composants électroniques Eurofarad à Qualium Investissement, attendu en novembre. Mais c'est dans la gestion de son portefeuille de participations que LBO France rencontre moins de succès. La longue restructuration de la dette du fabricant de tuiles Terreal, en 2009, est encore dans les mémoires. Aujourd'hui, outre l'échec de la cession de son fabricant de biscuits Poult, pour lequel il réclamait plus de 300 millions d'euros, le fonds rencontre de grandes difficultés avec Eryma Group, une société spécialisée dans la sécurité, rachetée en 2007. L'une de ses filiales, Eryma Services, a été mise en redressement judiciaire en juillet dernier. Le 20 octobre, le tribunal de commerce de Lyon décidera de son avenir. Quatre projets de reprise ont été déposés. Selon les plans, entre 326 et 486 emplois sur près de 620 seront supprimés. De leur côté, les salariés réclament un geste de la part de leur actionnaire principal, notamment pour le financement du volet supra- légal de leur indemnisation. Jeudi, ils étaient une petite centaine à défiler sous les fenêtres de LBO France, à Paris. litige avec sonatrachLe 8 octobre, ils avaient rencontré à Lyon deux représentants du fonds d'investissement, sans trouver de terrain d'entente. « LBO France a expliqué qu'il ne disposait pas de fonds propres supplémentaires pour financer le plan de départs », confie un participant à la réunion. De son côté, Eryma Group a promis que des capitaux seraient débloqués via des cessions d'actifs, mais pour des montants limités. La marge de manoeuvre de la maison mère est d'autant moins grande qu'elle est elle-même dans une situation financière délicate. Le groupe a été placé sous procédure de conciliation suite à un litige important avec l'un de ses clients, la société algérienne Sonatrach. Contactés, LBO France et Eryma Group n'ont pas souhaité faire de commentaires.Alexandre Madde

latribune.fr

14 Oct 2010, 23:22

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