L'or noir passe le cap des 75 dollars le baril

Matières premièresAidée par la faiblesse du billet vert, qui s'est encore accentuée hier, la spéculation sur les cours des matières premières, et notamment sur ceux du pétrole et de l'or, est repartie de plus belle. Le métal jaune a en effet touché un nouveau sommet hier à 1.070 dollars l'once, tandis que, dans le même temps, à New York, le pétrole brut s'envolait à plus de 75 dollars (75,40 dollars exactement), un niveau qu'il n'avait pas atteint depuis le 20 octobre 2008.Selon la grande majorité des experts, il ne fait aucun doute que cette hausse est avant tout « technique ». « Ce ne sont pas les fondamentaux qui sont à l'origine de la hausse, insiste par exemple Carsten Fritsch, analyste à la Commerzbank, mais les marchés financiers et les espoirs ? les espoirs seulement ? de voir la croissance repartir au plus vite. » Olivier Jacob, analyste chez Petromatrix, abonde également en son sens, estimant que « cette hausse pourrait se retourner dès que le dollar se stabilisera ».Pourtant, si le scénario d'une reprise de la demande peine encore à convaincre, il a de plus en plus de supporters. L'Agence internationale de l'énergie (AIE) ? dont le président s'est par ailleurs dit « préoccupé par la hausse des cours » ? et l'Opep viennent tout récemment de revoir à la hausse leurs estimations de croissance de la demande mondiale.Selon le cartel, le recul de la consommation devrait être limité à 1,65 % cette année, contre 1,8 % prévu précédemment, tandis que, l'an prochain, la hausse devrait s'établir à 0,8 % et non plus à 0,6 % comme on l'avait envisagé. La Chine est venue étayer ces nouvelles prévisions hier, en dévoilant une hausse de 15 % en septembre (par rapport à l'an dernier) de ses importations de pétrole.consensusReste que tous les signaux ne vont pas encore dans le même sens. Aux États-Unis, les réserves de brut continuent d'évoluer à des niveaux élevés. Surtout, elles pourraient, si l'on en croit le consensus, s'être encore étoffées d'un million de barils au cours de la semaine qui vient de s'écouler. On le saura cet après-midi. M. B.
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