Paris réussit

C'est l'un des paris les plus fous tentés ces dernières années. En ramenant la Fiac au premier plan international, Martin Bethenod et Jennifer Flay, ses directeurs, sont parvenus à regagner la confiance des plus grandes galeries françaises puis étrangères, à révéler une génération d'artistes et de galeristes hexagonaux au reste du monde, et à offrir à Paris sa semaine de l'art contemporain. Difficile de faire mieux. Et cette 37e édition devrait encore en apporter la preuve. « J'aime nourrir cette idée qu'il manque toujours quelque chose pour être parfait, confie Jennifer Flay désormais seule aux commandes depuis le départ de Martin Bethenod pour le Palazzo Grassi. Ça nous pousse à aller toujours plus loin. » Il faut se souvenir de ce qu'étaient la scène et le marché de l'art en France avant l'arrivée de ces deux-là. À l'image du Parc des expositions, porte de Versailles, où la Fiac s'est un temps exilée, isolée. Avec des artistes et des galeristes repliés sur eux-mêmes, se contentant de vendre leurs oeuvres aux institutions. Sans que ce petit monde - très satisfait de lui-même - ne songe à aller voir ce qui se passait ailleurs.À la Fiac, le changement ne s'est pas fait en un jour. Mais les résultats sont là. Cette année, 195 maisons (dont 38 % sont françaises) ont fait le déplacement, venues pour certaines de Corée, du Japon ou du Mexique. Un tiers des participants vient pour la première fois ou revient. Et pas des moindres si l'on songe aux new-yorkaises Barbara Gladstone ou David Zwirner. Le moderne, le contemporain et les nouvelles tendances sont répartis à parts égales entre le Grand Palais, la cour Carrée du Louvre et les Tuileries. L'occasion de découvrir les galeries qui font le plus parler d'elles en ce moment, telles Crèvecoeur, Marcelle Alix ou Lucile Corty. Mais la force de la Fiac, c'est aussi d'habiller Paris aux couleurs de l'art contemporain une semaine durant grâce à un ensemble d'événements organisés avec l'aide des plus grandes institutions. Le Louvre ou le Jeu de paume proposeront une riche programmation de performances. Les Tuileries accueilleront une trentaine de projets signés Subodh Gupta ou Yayoi Kusama ainsi qu'un conteneur transformé en salle de cinéma de films d'artistes. Les plus grands galeristes tel Larry Gagosian ou collectionneurs tels les Rosenblum ne s'y sont pas trompés en décidant d'ouvrir leur espace pendant la foire. Et tous de répondre au souhait de Jennifer Flay, « refléter la réalité d'une scène vivante avec des acteurs très impliqués ».Yasmine Youssi La Fiac, du 21 au 24 octobre. www.fiac.com
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