Chute des recettes publicitaires de France 24

Frédéric Mitterrand s'est exprimé pour la première fois sur la guerre des chefs qui secoue l'audiovisuel extérieur (France 24, RFI, TV5). « Compte tenu des enjeux, cette crise au sommet doit - et devrait pouvoir - se résoudre », a déclaré aux députés le ministre de la Culture. Mais il ne compte pas faire preuve d'autorité et trancher entre le président Alain de Pouzilhac et son bras droit Christine Ockrent : « je ne crois pas devoir me mêler de ce conflit, sinon pour inciter les intéressés à trouver en eux-mêmes les motivations qui leur permettront de s'accorder », a-t-il déclaré en commission le 4 novembre. Il a expliqué « avoir longuement reçu les deux dirigeants pour tenter entre eux une conciliation que j'estime nécessaire. Aujourd'hui où ils sont au bord du divorce, j'ai joué le mieux possible mon rôle de juge de conciliation. Ai-je obtenu le résultat que j'espérais ? Il semble que l'accalmie ait été de courte durée ».« Deux fortes personnalités »Le ministre a ajouté avoir « de bonnes relations » avec les deux dirigeants de l'Audiovisuel Extérieur de la France (AEF), qui sont « deux fortes personnalités ». Notamment, Christine Ockrent « est une journaliste dont le talent est reconnu internationalement ». Toutefois, « il sera temps pour moi de reprendre l'initiative si la situation ne s'améliore décidément pas », a-t-il conclu.La dispute porte notamment sur les mauvais résultats de France 24, chacun accusant l'autre d'en être responsable. Les résultats 2010 de la chaîne d'information sont effectivement mauvais. Selon la rue de Valois, les recettes publicitaires s'élèveront à seulement 1,3 million d'euros, soit une chute de 38 % par rapport à 2009, et bien moins qu'espéré dans le plan d'affaires initial (6,5 millions). Ce recul s'explique notamment par l'externalisation avortée de la régie auprès de France Télévisions (la Tribune » du 2 septembre). Toutefois, cela a été compensé par une hausse de 11,4% de la subvention publique reçue par la chaîne internationale, qui a atteint 102 millions d'euros (115 millions prévus en 2011 selon le député PS Didier Mathus). Cela a notamment permis de financer la hausse de 11 % de la masse salariale, qui atteint 38,3 millions d'euros. Le turn over a explosé en 2009 : les départs ont cru de 44 % (pour atteindre 51 salariés), en raison notamment d'une hausse de 41 % des démissions (qui ont atteint 41 salariés). Au total, le budget 2011 de l'AEF s'élève à 330,3 millions, en hausse apparente de + 5,4 %. En réalité, l'AEF devra désormais payer la taxe sur les salaires, et la hausse n'est que de + 2,9 %, selon la rue de Valois.
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