Royal Palace garde son rythme

lsace/spectaclesEn reprenant l'affaire paternelle en 1980, Pierre Meyer ne songeait pas encore à produire des revues de music-hall internationales, avec girls, plumes et paillettes. L'ancienne guinguette de Kirrwiller, un village au nord de Strasbourg, ne proposait que des tables alignées, une cuisine rurale et un bal populaire. Le Royal Palace a connu son coup d'accélérateur en 1997, avec la construction autofinancée d'un théâtre de 1.000 places. Avec les autocaristes et les clubs du troisième âge, la fréquentation a vite atteint son rythme de croisière : 160.000 clients en 1999, 180.000 cette année.« La clientèle est en train de changer. Les individuels remplacent peu à peu les groupes, qui ne représentent plus que 55 % de mes clients », observe Pierre Meyer. Pour compenser la stabilité de la fréquentation, le Royal Palace a augmenté son ticket moyen. Dans l'assiette, le coefficient coûts/matières s'établit à 4,5. Le billet pour le spectacle est à 20 euros mais les menus, jusqu'à quatre fois plus chers, et les boissons servies au restaurant assurent les deux tiers du chiffre d'affaires (10 millions d'euros estimés en 2009).« La crise n'a pas vraiment d'effet sur nos résultats », observe Pierre Meyer, qui a figé ses prix en 2009 pour répercuter la baisse de la TVA dans la restauration. Les soirées privées se sont multipliées. De grosses PME alsaciennes invitent salariés, familles ou clients pour un repas-spectacle de music-hall. La zone de chalandise, nationale grâce aux autocaristes, s'étend depuis peu aux pays voisins d'Europe francophone (Luxembourg, Belgique, Suisse romande). Pierre Meyer, qui prépare la transmission de l'affaire (130 salariés) à son fils, laissera une infrastructure à l'état neuf, et une exploitation sans endettement.Sur scène, la revue produite en 2009 s'appuie sur 32 artistes, dont 18 danseurs et danseuses, un ténor ex-Scala de Milan, un chanteur ex-« Starmania » et une ancienne chanteuse vedette de « Notre-Dame de Paris ». Les nouvelles technologies, telles que les murs de leds apparus cette année au Royal Palace, accompagnent le renouvellement du spectacle. Pour diffuser la musique, de Mozart à ZZ Top, et piloter les lumières, la régie dispose d'un équipement renouvelé. le bouche-à-oreilleMoteur du tourisme en Alsace du Nord, Pierre Meyer a pourtant renoncé à construire un hôtel. Avec l'implantation annoncée d'un village de vacances Center Parcs, cette région éloignée des circuits traditionnels cherche encore à s'imposer face à la route du vin. Pierre Meyer ne compte que sur le bouche-à-oreille, pour séduire la clientèle individuelle : l'investissement publicitaire est faible, l'appui des institutions discret. « Il n'y a qu'un seul panneau, à la sortie de l'autoroute, pour indiquer Kirrwiller ! » déplore Pierre Meyer. Sur les trois critères du nombre d'artistes sur scène, de la capacité de la salle et du chiffre d'affaires, dans son village entouré de vergers et de champs de houblon, il dirige le troisième music-hall de France. Les leaders s'appellent Moulin-Rouge et Lido?
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