Les commandes d'Airbus menacées par la révision des crédits à l'export

Airbus tire la sonnette d'alarme. Ses ventes d'avions sont en danger. Une réunion, prévue jeudi et vendredi dans les bureaux de l'OCDE à Paris avec des représentants issus des gouvernements français, allemand, britannique, italien, américain, canadien et brésilien, va se pencher sur l'épineuse question des financements des achats d'avions. Selon des sources internes chez Airbus, ils cherchent à trouver un accord sur la révision des règles des crédits à l'export dans l'aéronautique. Elles deviendraient défavorables aux constructeurs dans la mesure où elles entraîneraient une hausse du coût financier de ces financements et une forte volatilité des primes. Les crédits à l'export sont utilisés dans 85 % des ventes d'Airbus. « La transformation des crédits à l'export vers un outil de support onéreux et moins efficace peut nuire à notre production », explique-t-on chez Airbus. « Les crédits à l'export ont soutenu le marché civil pendant la crise quand les banques ne pouvaient pas financer les achats d'avions », rappelle-t-on chez l'avionneur.Pour autant, ces financements sont contestés par les plus grandes compagnies aériennes européennes (celles des pays dit Airbus, France, Allemagne, Grande-Bretagne, Espagne) et américaines, qui ne peuvent pas en bénéficier pour acheter des Airbus ou des Boeing en raison d'un très vieil accord. Air France, Lufthansa, British Airways ou autre Delta et United dénoncent une distorsion de concurrence. Elles mettent en avant que la différence entre le coût financier d'un crédit à l'export et celui d'un financement classique s'est creusée pour atteindre 3 % en moyenne depuis cinq ans. Soit l'équivalent de 20 millions d'euros sur le financement d'un A380 d'Air France.Ces compagnies ne devraient pas pouvoir bénéficier des crédits à l'export comme elles le demandaient. Réunis dans l'Aviation Working Group, Airbus, Boeing, Bombardier et Embraer poussent les gouvernements à ne pas aller trop loin. Fabrice Gliszczynsk
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