Saclay a toujours tenu une place à part. Alors que les universités vont recevoir 11 milliards d'euros, et la recherche 8 milliards, ce futur campus attise toutes les convoitises et fait l'objet d'un traitement de faveur. De par son statut de future Silicon Valley à la française, Saclay a bien sûr été sélectionné par l'opération Campus, lancée il y a près de deux ans, et va se voir attribuer à cette fin 850 millions d'euros, soit la plus grosse des 10 dotations annoncées. Le plateau fait aussi partie des 7 grands pôles économiques définis par le projet de loi sur le Grand Paris et va nécessiter à ce titre la création d'un établissement public destiné à assurer la maîtrise d'ouvrage. Pas assez pour Nicolas Sarkozy qui, à l'évidence, désire voir cette fameuse « vallée » technologique émerger avant la fin de son mandat, en 2012. Le grand emprunt va donc lui octroyer 1 milliard d'euros supplémentaire. De quoi, a précisé hier le chef de l'État, « rendre possible » le regroupement sur le plateau des écoles du pôle de recherche et d'enseignement supérieur ParisTech, dispersées dans Paris, mais aussi de l'École centrale de Paris, de l'ENS Cachan et de l'université Paris Sud XI (Orsay?). La « montée » de ces établissements était déjà actée, mais cette manne va leur permettre d'accélérer leur déménagement. Car si Saclay regroupe déjà 10 % de la recherche publique, plus de 20 acteurs prestigieux (CEA, HEC, Polytechnique, universités Paris Sud XI et Versailles-Saint-Quentin, CNRS?) et 10 % des centres de R&D privée (Renault, PSA, Thales?), tout reste à faire en matière de transports et de centres de vie. Pour le chef de l'État, accélérer les regroupements constituerait donc le premier signe visible de ce projet pharaonique à très long terme. C. J.

latribune.fr

15 Déc 2009, 1:43

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