Carrefour séduit la Bourse... avec de mauvais chiffres

La Bourse de Paris a salué vendredi la publication du chiffre d'affaires du dernier trimestre 2009 du groupe Carrefour. Dès l'ouverture de la séance, le titre du numéro deux mondial de la distribution a eu les faveurs des investisseurs. En matinée, l'action Carrefour a bondi de 2,50 %. En fin de journée, il a clôturé sur un cours de 35,83 euros. Soit 3,57 % de progression. Comment expliquer un tel emballement après des mois de scepticisme ? Dévoilés jeudi, les chiffres de Carrefour en 2009 n'ont, en fait, rien d'enthousiasmant. Le numéro deux mondial de la distribution a clos son exercice sur un chiffre d'affaires de 96,2 milliards d'euros, en hausse de 0,9 % seulement, après des exercices 2007 et 2008 marqués par des progressions de croissance organique de respectivement 4,5 % et 4,7 %. La crise a handicapé ses ventes en Europe. En France, où il réalise 40 % de son chiffre d'affaires, ses ventes ont reculé de 2,8 % sur un an. En Espagne, son deuxième marché, le groupe a essuyé un repli de 6,4 % à périmètre comparable. La Belgique (? 2,2 %) et l'Italie (? 4,7 %) sont toujours à la peine. Les marchés européens, dits de croissance (Pologne, Turquie, Roumanie, etc.), affichent, eux, un recul d'activité de 6,6 % à 8,5 milliards d'euros. Seuls quelques pays progressent. Dont le Brésil où les ventes sont en hausse de 11 %, à 9,3 milliards d'euros (+ 4,6 % à magasins comparables) et la Chine où, malgré un repli de 2 % à périmètre comparable, Carrefour termine l'année sur un bond de 16,2 % compte tenu des ouvertures de nouveaux magasins. Alors pourquoi cette publication de chiffre d'affaires a-t-elle tant séduit ? En fait, depuis quelques jours, les analystes financiers craignaient que le groupe ne lance un nouvel avertissement sur ses résultats. Il n'en a rien été. Jeudi, après la clôture de la Bourse, Pierre Bouchut, directeur financier, a confirmé les prévisions de résultat opérationnel courant sur l'exercice 2009. Le dirigeant en a quasiment dévoilé le montant. Il devrait se situer aux environs de 2,775 milliards d'euros, a-t-il indiqué, coupant court ainsi à toutes les spéculations d'ici au 19 février, date de présentation des résultats annuels du groupe. Au passage, le groupe dirigé depuis un an par Lars Olofsson, a lancé un signe aux marchés financiers. Le dirigeant suédois a annoncé mettre en place une organisation encore plus centralisée à la tête de Carrefour. Lars Olofsson vient de s'entourer d'une direction exécutive de cinq membres. Parmi eux, figure un nouveau venu : James McCann, 40 ans, ancien de chez Tesco qui, début février, reprendra le poste de directeur éxécutif de Carrefour en France créé en 2008 et qu'occupait Gilles Petit.
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