« Nous pouvons être compétitifs face aux Chinois »

Vous avez annoncé, il y a quelques jours, de très bons résultats 2009, mais aussi des prévisions en baisse pour 2010. Pourquoi ?En effet, à 6,6 milliards d'euros, notre chiffre d'affaires 2009 est le meilleur de notre histoire. Et à 856 millions d'euros, notre résultat d'exploitation (Ebit) a augmenté de 28 % et notre marge ressort à 12,9 %. En revanche, les commandes enregistrées ont été plus faibles que prévu, c'est pourquoi nous sommes prudents pour nos prévisions 2010 (chiffre d'affaires de 7 milliards d'euros). Cette baisse des commandes, liée à la crise financière, est principalement le fait du marché américain. Alors que les États-Unis représentaient notre principal marché en 2007 et 2008, nous n'y avons pas vendu une seule machine en 2009. Mais nous venons d'y remporter un contrat pour 33 machines. Et si notre prévision de marge pour 2010 est aussi légèrement inférieure à celle de 2009 (10 % à 11 %), c'est surtout en raison des investissements importants (800 millions d'euros) réalisés en 2009 dans de nouvelles capacités de production, qui ne seront pas utilisées à plein en 2010.La Chine est le marché qui a le plus progressé en 2009. Que représente ce pays pour Vestas ?En effet, le marché chinois a plus que doublé sa capacité en passant de 12,1 à 25,1 gigawatts. Et Vestas y est le premier fabricant de turbines étranger. De 65 personnes en 2005, nous sommes passés à 3.000 salariés aujourd'hui. Nous avons bien l'intention de profiter de la progression de ce marché. Et nous en avons les moyens. Nos fournisseurs, notre production, nos coûts de main-d'oeuvre sont chinois. Nous nous battons donc à armes égales. Ce qui est en question, ce ne sont pas les coûts chinois, mais la compétitivité des usines européennes. Personnellement, je pense que nous sommes tout à fait capables d'être compétitifs face aux Chinois, à condition de s'y mettre sérieusement, en poursuivant les actions déjà entreprises pour améliorer notre compétitivité. Les éoliennes sont des machines de plus de 250 tonnes, qui ne se transportent pas facilement. Il s'agit donc d'être compétitif sur nos principaux marchés.Quels sont vos atouts et vos perspectives à moyen terme ?Nos objectifs tiennent en une formule : le triple 15. En 2015, nous visons 15 milliards d'euros de chiffre d'affaires et une marge de 15 %. Pour y parvenir, nous comptons sur l'amélioration technologique, de nouveaux produits et des progrès supplémentaires dans l'efficacité de notre organisation. Sur le plan technologique, les 9.000 composants d'une turbine (contre 3.000 pour une automobile) offrent de nombreuses possibilités de gains d'efficacité. Notre toute nouvelle machine de 3 MW, la V112, commence à produire de l'énergie dès que la vitesse du vent atteint 3 mètres par seconde, alors que la plupart fonctionnent à partir de 5 mètres/seconde. Elle existera ensuite en version offshore. Ce marché ne représente que 4 % à 5 % du total, mais il présente un potentiel important, pour lequel nous développons aussi une machine de 6 MW.Le fait de ne pas proposer de financement de projets, contrairement à vos concurrents GE et Siemens par exemple, n'est-il pas un handicap ?Non, sincèrement, je pense qu'en dehors des périodes de crise du crédit comme celle que nous venons de traverser, ce qui compte, c'est d'abord la qualité des produits et des projets.Comment envisagez-vous le développement de l'éolien à long terme ?L'éolien est l'énergie qui a progressé le plus en Europe en 2009, mais nous en saurons plus l'été prochain, lorsque tous les États membres auront présenté leurs plans pour atteindre les 20 % d'énergies renouvelables en 2020. L'éolien est beaucoup moins cher et nécessite nettement moins d'emprise au sol que le solaire. Je souhaite également insister sur le caractère renouvelable à 80 % de nos éoliennes. Mais nous aurons besoin de toutes les énergies renouvelables pour faire face aux défis du changement climatique et surtout à l'indépendance aux énergies fossiles. 450 millions d'Indiens n'ont toujours pas accès à l'électricité et je peux vous dire qu'ils sont bien décidés à remédier à cette situation. Et nous, à les y aider. n 450 millions d'Indiens n'ont toujours pas accès à l'électricité et sont bien décidés à remédier à cette situation. Et nous, à les y aider. »
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