On appelle ça le coût de la croissance. LinkedIn, le réseau social professionnel qui prépare son introduction en Bourse pour 2011, ne gagnera pas d'argent cette année. « Nous ne pensons pas être profitable au sens GAAP [la règle comptable américaine, Ndlr] en 2011 », est-il écrit dans le document d'introduction déposé auprès de la Securities Exchange Commission (SEC), le régulateur de la Bourse américaine. La faute aux investissements prévus cette année. « Nous allons investir lourdement dans les ventes et le marketing afin de continuer à nous étendre, de faire croître notre base de clients. Cela sera notre poste de dépense le plus important », est-il écrit. Ainsi, le site veut lever 175 millions de dollars en Bourse sur la base d'une valorisation de quelques 2,5 milliards de dollars. Lancé en 2003, LinkedIn, qui propose aux particuliers d'afficher leur CV en ligne et de créer des réseaux professionnel, est en pleine croissance. En 2010, sur les 9 premiers mois de l'année, son chiffre d'affaires a doublé à 161 millions de dollars. Le résultat d'exploitation a atteint 12,5 millions de dollars, contre une perte de 3,3 millions un an avant.Recettes en haussePremière source de revenus : la commercialisation de sa base de 90 millions de membres (contre 55 millions un an avant) aux entreprises qui cherchent à embaucher. Avec 65 millions de dollars sur les 9 premiers mois de 2010, c'est l'activité qui a le plus progressé (+ 120 %), et qui pèse 41 % de ses ventes. Une croissance vertigineuse (LinkedIn a gagné 2.300 nouveaux clients l'an passé avec désormais 3.900 grands comptes) réalisée grâce à une forte agressivité commerciale de terrain, plutôt que la vente en ligne. Les équipes commerciales et marketing sont passées de 94 à 262 personnes en un an, sur un total de 900 salariés. Et cette stratégie sera poursuivie en 2011.LinkedIn gagne aussi sa vie en vendant de l'espace publicitaire sur son site qui a attiré en décembre 65 millions de visiteurs uniques (un quasi doublement en un an). Ses recettes publicitaires ont ainsi doublé (+ 110 %) à 41 millions de dollars. Son métier d'origine, les services premium aux particuliers désireux de trouver un emploi ou de communiquer avec leur réseaux, est celui qui finalement a le moins de potentiel. Malgré une belle croissance du nombre de membres (+ 63 % en un an), ces recettes n'ont progressé « que » de 32 % à 44 millions de dollars. Le groupe ne dit pas si l'année 2010 se terminera sur un bénéfice. Une chose est sûre, mis à part un léger bénéfice en 2007, l'entreprise, était jusque là largement dans le rouge.

latribune.fr

16 Févr 2011, 10:10

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