L'Argentine en voie de réhabilitation

L'Argentine va-t-elle enfin réussir à tourner la page de son sulfureux passé sur les marchés financiers ? Le gouvernement de Cristina Kirchner, qui s'est fixé comme objectif de mettre fin à l'ostracisme qu'il rencontre sur les marchés de dette internationaux, oeuvre en tout cas depuis des mois en ce sens. Mercredi dans la journée, celui-ci n'attendait plus que le feu vert des autorités boursières de l'Europe et du Japon avant de lancer son offre de rachat (dont les modalités devaient être annoncées en fin de journée sur place) de 20 milliards de dollars de dette ayant fait l'objet d'un défaut. Une opération qui doit s'accompagner de l'émission d'un milliard d'obligations nouvelles. Cette offre sera proposée aux « hold-out », ces créanciers privés qui, faute d'avoir accepté la transaction du gouvernement en 2005, s'étaient lancés dans une bataille judiciaire qui avait valu au pays un gel de ses avoirs à l'étranger. Buenos Aires n'avait alors pu renégocier que 76,15 % du montant proposé, soit près de 80 milliards de dollars, laissant le solde en situation de défaut. Avec cette nouvelle offre, l'Argentine espère bien mettre fin aux poursuites engagées par ces investisseurs, ce qui lui permettrait de revenir sur les marchés internationaux, et de faire baisser le coût d'emprunt du pays. Selon le consensus d'analystes, l'échange pourrait séduire une large part de ces créanciers, avec un taux d'acceptation de 70 % à 80 %. Sur les marchés obligataires, cette perspective s'est d'ailleurs traduite par une détente sur la prime de risque argentine qui a touché un plus bas depuis 1998. un obstacle franchiUne fois les modalités de l'opération connues, le gouvernement a indiqué qu'il lancerait officiellement l'opération la semaine prochaine. En attendant, ce dernier a d'ores et déjà surmonté un obstacle, et non des moindres. Mercredi, il a obtenu l'aval des sénateurs pour reconduire sa candidate, Mercedes Marco del Pont, à la tête de la Banque centrale. Un grand pas alors que celle-ci s'était attirée les foudres de l'opposition après avoir initié le transfert le mois dernier d'une partie des réserves de change au paiement de la dette publique. Marjorie Bertouille
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