Les marchés d'actions devraient faire preuve d'attentisme

Toutes les bonnes choses ont une fin. Suivant cette logique et si l'on en juge par les dernières séances, les marchés d'actions semblent avoir sonné prématurément la fin d'une période estivale jusqu'ici marquée par un net rebond des indices. Sur la place parisienne, comme ailleurs, le CAC 40, avec une baisse hebdomadaire de 2,83 %, a mis fin la semaine dernière à près d'un mois de hausse continue.Et tout porte à croire que la baisse qui vient de s'amorcer, peut se prolonger quelque temps. Car les catalyseurs haussiers qui ont jusqu'ici permis aux places financières de rebondir, sont en train de se dissiper. Le « stress test » bancaire européen passé, les marchés pouvaient compter sur les résultats semestriels des entreprises. Mais la saison touche à sa fin. Comme blasée, la communauté financière a vite digéré le doublement des bénéfices des poids lourds de la cote parisienne, pour passer à autre chose. Et ce ne sont pas les résultats attendus entre le 25 août et le 1er septembre des neuf retardataires du CAC 40 qui devraient changer la donne. Certes, au vu de la qualité des six premiers mois de cet exercice 2010, les investisseurs auraient sans doute préféré un rebond plus marqué des indices. Mais « le marché ne valorise plus les bénéfices aujourd'hui comme il pouvait le faire auparavant. La preuve en est que les entreprises américaines sont pratiquement revenues à leur niveau de bénéfices de 2007 alors que le S&P 500 n'a pas encore retrouvé ses niveaux pré-Lehman », souligne Frédéric Buzaré, responsable de la gestion actions chez Dexia AM.Et pour cause. Après avoir subi la pression du risque politique au printemps, les marchés sont à présent aux mains des indicateurs économiques et conjoncturels. Et sur ce point, les dernières statistiques sur le front de l'emploi américain laissent à penser que la page de la crise a peut-être été un peu trop vite tournée et l'idée d'une reprise sans faille un peu trop vite adoptée. Un sentiment qui a été, en partie, confirmé en début de semaine dernière par la Réserve fédérale américaine. Et s'il n'y avait que cela. Vendredi, les investisseurs ont, dans un premier temps, positivement réagi aux chiffres encourageants de la croissance notamment en Allemagne et en France. Mais le rythme de seulement 1 % de croissance dans la zone euro pour le deuxième trimestre les a, au final, laissés sur leur faim. Ce qui fait dire à certains que les marchés sont en train d'assimiler l'idée qu'avec la crise les niveaux de croissance seront à l'avenir peut-être plus stables mais plus faibles de part et d'autre de l'Atlantique.Dans un corridor« Les incertitudes macroéconomiques font que les indices évoluent désormais dans un corridor qui va par exemple de 3.400 à 3.800 pour le CAC 40. La question qui va se poser dans les semaines qui viennent est de savoir si l'on va en sortir par le bas avec un risque de déflation où si l'on va en sortir par le haut avec la confirmation de la reprise », résume Frédéric Buzaré.Celui-ci estime que les places financières sont entrées dans une phase d'attentisme qui devrait se prolonger jusqu'à la fin septembre. Une période qui n'est traditionnellement pas des plus porteuses pour les actions.
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