WikiLeaks diversifie ses ressources pour financer son développement

Changement de dimension pour WikiLeaks. Le site Internet qui s'est fait connaître du grand public en publiant les documents américains confidentiels sur la guerre en Afghanistan, cherche aujourd'hui à diversifier ses sources de revenus afin d'assurer son développement. « Il est primordial d'avoir une base de financement diversifiée, construite autour des intérêts des citoyens et non de ceux de puissantes organisations », a déclaré Julian Assange, le cofondateur et porte-parole australien de WikiLeaks, ce week-end, à Stockholm, à l'occasion d'une conférence organisée à l'initiative des sociaux-démocrates suédois.L'enjeu est de taille. En l'espace de quatre mois, le site aux méthodes de travail controversées a acquis une notoriété mondiale en étant à l'origine de deux scoopsqui ont ébranlé le Pentagone et la Maison-Blanche. Le premier, à travers la publication, le 25 juillet dernier, de 91.000 documents de l'armée américaine, avait mis en lumière les insuffisances de la stratégie des États-Unis et de leurs alliés dans la guerre en Afghanistan. Le précédent « coup » de WikiLeaks a été la diffusion d'une vidéo révélant une bavure de l'armée américaine en Irak commise en 2007 et qui avait coûté la vie à un caméraman de l'agence Reuters. Or WikiLeaks, qui entend « représenter devant l'opinion publique les sources, les informateurs et les individus dont la liberté de parole est menacée », a besoin d'argent frais pour continuer à remplir sa mission. « Jusqu'au mois de janvier, le financement de notre organisation provenait de moi-même et d'autres personnes totalement engagées à donner leur temps et leur argent », a indiqué Julian Assange. « Cela ne peut pas continuer indéfiniment ». Car le site, qui emploie cinq personnes à temps plein, doit compter sur le bénévolat de ses administrateurs pour authentifier les milliers de documents secrets que des sources lui transmettent. À ce jour, a confié Julian Assange à « La Tribune », WikiLeaks dénombre une vingtaine de personnes dans ses rangs. Et « tous ne sont pas encore payés ». Vérifications à financerConséquence directe de ce manque de ressources, « nous avons une énorme pile de documents en provenance de gouvernements et diverses organisations. Leur examen nécessitera un investissement conséquent ». Lequel doit notamment se traduire par l'embauche de journalistes supplémentaires. Pour financer ses futurs projets, le site a dû faire appel à la générosité du public. Plusieurs centaines de milliers de dollars ont ainsi été apportés pour un budget en 2010 qui est « de l'ordre du million de dollars ». Le profil des donateurs?? « Des mères et des pères du monde entier », assure l'Australien de 39 ans. Depuis la révélation des « carnets de guerre afghans », il y a trois semaines, le site a selon Assange vu ses donations augmenter de 300.000 euros. Une nouvelle série de 15.000 documents en cours d'examen devrait être mise en ligne dans les prochaines semaines par le site. Au grand dam du Pentagone qui multiplie les mises en garde sur les conséquences « encore plus préjudiciables à la sécurité nationale » d'une nouvelle publication. Pour répondre aux critiques de plusieurs ONG, dont Reporters sans frontières, les noms des Afghans qui collaborent avec l'armée américaine seront cette fois retirés.
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