L'État lance ses pistes pour réindustrialiser la France

L'industrie, Nicolas Sarkozy veut y croire. Fort du sauvetage réussi d'Alstom lorsqu'il était ministre de l'Économie, volontiers interventionniste dans ce domaine depuis son arrivée à l'Élysée, il a doublement affiché hier son volontarisme en la matière.D'abord avec une visite surprise à Gandrange (lire ci-contre), en Moselle. En février 2008, il s'était rendu, en guise de voyage de noces, dans cette usine d'ArcelorMittal où 575 emplois étaient menacés. Il avait promis de revenir, avec des solutions. Depuis, les salariés avaient reçu leurs lettres de licenciement. Mais Nicolas Sarkozy n'était pas revenu. Il semblait même avoir soigneusement évité Gandrange la semaine dernière, lorsqu'il avait visité l'usine Smart de Hambach, en Lorraine également. Une faille dans ses engagements. Insupportable, surtout lorsque, dans le même temps, le gouvernement entame une grande opération de sauvetage de l'industrie. trois défis majeursCar l'industrie tricolore est malade, on le sait. Et depuis longtemps. En témoignent le creusement du déficit commercial manufacturier ou les destructions d'emplois, ininterrompus depuis la fin des années 1990. La crise, bien sûr, n'a rien arrangé, enfonçant un peu plus les entreprises tricolores. Mais, dans le même temps, elle a obligé l'ensemble de l'exécutif à réfléchir aux moyens de la sauver. Et c'est ce que vont tenter de faire les états généraux de l'industrie, lancés hier par Christian Estrosi, le ministre de l'Industrie, et qui dureront jusqu'en février.Objectif : mettre en ?uvre une politique industrielle globale, un « nouveau new deal » selon les mots du ministre, après les pansements que constituaient les plans d'urgence, pour l'automobile notamment. Car si l'heure est grave, elle n'est pas désespérée, estime Christian Estrosi. « Notre industrie est appelée à relever trois défis majeurs : l'augmentation de la part des produits innovants dans nos productions, le renforcement de notre effort de recherchedéveloppement et la mutation vers un modèle qui privilégie le développement durable. » Tout en « modernisant le modèle social industriel ». Ses pistes : développer des coopératives et des primes à la relocalisation, créer de vraies filières industrielles, favoriser les projets structurants, repositionner l'appareil industriel sur les éco-industries via notamment des prêts verts bonifiés. Parmi les autres instruments possibles, le grand emprunt ou la création d'un crédit d'impôt innovation. Les pistes sont sur la table, la discussion peut commencer. n
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