Découplage ou bulle ?

Il y a un an, jour pour jour, tous les économistes et les prévisionnistes n'avaient que ce mot à la bouche : découplage. L'économie américaine était en déroute mais la thèse défendue était que les pays émergents, notamment les BIC (Brésil, Inde et Chine), continueraient à croître malgré tout grâce à leur demande intérieure. En octobre 2008, les pays émergents ont plongé et le fantasme du découplage a coulé. Et depuis, plus personne n'ose prononcer le mot en D de peur de se ridiculiser à nouveau. J'avais à l'époque dénoncé le découplage comme une fable mais aujourd'hui je me pose des questions. L'économie européenne rebondit mollement, l'économie américaine est convalescente et ses importations sont anémiques mais les pays émergents affichent des taux de croissance insolents. Sans parler de leurs performances boursières. Près de 80 % de hausse pour la Bourse brésilienne en 2009, 70 % pour Shanghai et 80 % pour l'Inde. Chaque jour, des milliards de dollars d'investissements étrangers se déversent sur ces pays. En Inde, il est entré deux fois plus d'argent dans les trois derniers mois que pendant les six mois précédents. La question se pose donc : le miracle s'est-il produit ? Les pays émergents se sont-ils émancipés des pays développés ? Les pays émergés sont-ils parvenus à réduire leur dépendance d'un commerce international qui a cessé de se dégrader mais ne montre pas de signe réel de vigueur. Les investisseurs et les indices boursiers ont répondu oui. Oui à l'indépendance des pays émergés. Oui au découplage. Avec un optimisme qui frise à nouveau l'hystérie collective. En bon « contrarian », j'ai cependant des doutes. Je ne crois pas à la réalité d'une demande intérieure en Chine qui puisse compenser la chute des exportations, je ne crois pas à la réalité d'une reprise pérenne en Inde avec la dégradation de la situation d'une immense majorité de la population, je ne crois pas que le boom brésilien puisse résister à un éventuel affaissement des cours des matières premières. Je ne crois pas aux miracles. Le miracle a un nom sur les marchés financiers : une bulle. nPar Marc Fiorentino, PDG d'Allofinance.com.
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