ésultatsLe trou d'activité consécutif à la chute de Lehman Brothers a beau avoir été d'une violence historique, les marges des entreprises tiennent le choc. Selon Exane BNP Paribas, les principaux groupes cotés en Europe dégagent une marge d'exploitation de 9 %. C'est certes 4 points de moins que les derniers niveaux de haut de cycle, mais cela reste nettement supérieur aux taux de rentabilité affichés lors des précédentes crises économiques.Ils étaient descendus jusqu'à environ 6,5 % en 1984, 6 % en 1995, et près de 7,5 % en 2004. S'en est suivie une phase d'ascension fulgurante, durant laquelle les marges ont augmenté de 5,5 points en quatre ans.« Les entreprises ont gagné en flexibilité sur leurs coûts. Un important travail a été fait pour augmenter la part des frais variables », analyse Frédéric Buzaré, responsable de la gestion actions de Dexia AM. L'expert note qu'en quinze ans, le besoin en fonds de roulement, exprimé en jours de chiffres d'affaires, a, pour certains groupes, été divisé par deux. Car beaucoup ont rendu leur outil industriel plus productif. À cela s'ajoutent les effets de la délocalisation, qui a provoqué une nette diminution du coût de la main-d'?uvre.En outre, face à la dégradation conjoncturelle, les entreprises ont su adapter rapidement leur structure de coûts à la demande, diminuant ainsi leur point mort. abaissement des chargesC'est d'ailleurs grâce à l'abaissement de leurs charges que les entreprises disposent aujourd'hui d'un potentiel de redressement bénéficiaire important. « Je pense que le consensus, qui table sur une hausse de 15 % des profits des sociétés européennes en 2010, est trop mou. Nous visons plutôt un rebond compris entre 20 % et 25 % », glisse Frédéric Buzaré. Il pense que « même dans un schéma de reprise molle, toute hausse du chiffre d'affaires devrait générer un fort effet de levier sur les résultats ». Selon lui, les sociétés pourraient rapidement retrouver le pic de rentabilité atteint en 2007. Encore faudra-t-il pour cela que l'embellie économique se confirme et se traduise par un redressement d'activité durable. Fabio Marquetty

latribune.fr

16 Oct 2009, 1:37

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