« À Copenhague, un accord est souhaitable »

Qu'attendez-vous du sommet des Nations unies de Copenhague ?Je pense que nous arriverons à un accord. Le dernier rapport de l'Agence internationale de l'énergie montre que l'inaction aura un coût croissant pour l'économie qui se répercutera sur les investisseurs. Un accord est donc souhaitable, quitte à ce que certains aspects soient affinés ultérieurement.Mais indépendamment de l'issue de ce sommet, les énergies propres vont continuer à se développer. Au-delà de leur impact positif sur le climat, elles sont portées par plusieurs tendances de fond comme l'indépendance énergétique et la gestion de l'après-pétrole? À titre d'exemple, la Chine a aujourd'hui fait des énergies renouvelables un axe stratégique de son programme de relance. La motivation première n'est peut-être pas de sauver la planète, mais plutôt de réduire sa dépendance au pétrole importé et de trouver de nouveaux relais pour ses exportations. Enfin, par rapport au traité de Kyoto, la donne a considérablement évolué, l'administration américaine étant aujourd'hui ouvertement favorable à un accord global.Dans ce contexte, quels seront les secteurs gagnants et perdants ?Le secteur des technologies propres et de la « finance carbone » sont les incontestables gagnants de la lutte contre le changement climatique. Mais il faut aussi considérer l'impact sur l'ensemble de l'économie, en particulier sur les secteurs « carbo-intensifs » tels que les producteurs d'électricité, l'immobilier, les constructeurs automobiles sans oublier le secteur pétrolier, qui est au centre des débats. Nous favorisons dans ces secteurs les entreprises orientées par exemple vers le gaz naturel (par opposition aux schistes bitumeux beaucoup plus polluants), les bâtiments HQE (haute qualité environnementale) ou les véhicules à basse consommation.En termes de classes d'actifs, s'il est « facile » d'émettre une analyse extrafinancière sur des actions, ce n'est pas le cas pour les obligations. Pour quelles raisons ?Que ce soit pour les actions ou les obligations, c'est l'émetteur qui compte avant tout ! La complexité sur l'obligataire vient du fait qu'il existe plusieurs catégories d'émetteurs : les entreprises, les institutions supranationales, les états? Pour produire une analyse extrafinancière pertinente sur cette classe d'actifs, il faut l'adapter aux différents types d'émetteurs. Ainsi, sur les banques de développement par exemple, nous allons analyser trois aspects : les structures de gouvernance ; dans quelles mesures les projets d'investissement (écoles, hôpitaux, etc.) sont orientés vers des activités qui ont une valeur ajoutée sociétale ; et dans quelle mesure la décision de financement prend en compte les risques sociaux et environnementaux propres au projet (barrage, autoroute).Pour ce qui est des États, nous utilisons des indicateurs issus de bases de données comme Eurostat ou la Banque mondiale pour construire une note de développement durable, condition sine qua non d'un développement économique sur le long terme.Pour promouvoir les fonds ISR en France, Novethic a lancé des labels. Est-ce une bonne chose ?Les labels Novethic ne sont pas juste un code supplémentaire. Ils s'appuient sur le code Eurosif et imposent la publication au moins trimestrielle d'un rapport extrafinancier. Ce dernier point contribue à davantage de transparence, de rigueur et de clarté dans les portefeuilles, mais lance également un vaste débat sur les indicateurs extrafinanciers pour lesquels une approche plus normalisée est nécessaire.Nous avons fait labelliser deux fonds actions et un fonds obligations. La qualité a été privilégiée puisque nous avons obtenu deux des quatre mentions « indicateurs ESG » (environnement, social et gouvernance) attribuées au marché. Plus concrètement, ceci nous permet de montrer que les entreprises de nos portefeuilles émettent moins de CO2 que leurs concurrents et s'inscrivent dans une tendance de préservation de l'emploi. n
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