Un simple coup de fil a suffi pour remiser le projet de préretraite pour les plus de 60 ans présenté par BNP Paribas aux syndicats le 13 janvier. L'appel de Xavier Darcos, ministre du Travail, au président de la banque, Michel Pébereau, a été suffisamment convaincant pour que la BNP Paribas renonce. L'établissement, comme toutes les banques françaises depuis quinze ans, a utilisé le système des préretraites comme un instrument de gestion de la pyramide des âges. Car le développement du secteur bancaire dans les années 1970 a conduit à des recrutements en masse qui, trente ans plus tard, font augmenter la moyenne d'âge. Dans ce contexte, 16 banques avaient signé un accord de branche sur les préretraites en 2001, prévoyant de pouvoir faire partir, par anticipation, 15 % des effectifs, soit un maximum de 20.000 personnes, jusqu'en 2006. Seulement la moitié ont exercé ce droit. À l'époque, le Crédit Lyonnais et la Société Généralecute; Générale avaient annoncé que le plan pouvait concerner environ 6.800 personnes dans chacune de ces deux banques, tandis qu'aux Banques Populaires, l'enjeu portait sur 3.300 personnes. Au début du millénaire, le Crédit Lyonnais était la banque qui comptait, de loin, le plus grand nombre de plus de 55 ans. Une partie du chemin a été faite. D'ici le 30 juin, LCL va voir partir les derniers préretraités de son programme 2008-2010. Trois mille salariés de plus de 57 ans étaient concernés, et pouvaient partir entre janvier 2008 et juin 2010. De leur côté, les salariés de Sofinco et de Finaref (Crédit Agricolegricole) dans le cadre de leur fusion, peuvent, pour les plus de 57 ans, partir depuis le 1er février, et jusqu'en septembre.Reste que ces départs, et malgré un accord sur l'emploi des seniors signé en 2008, ne permettent pas de faire totalement face au choc démographique : en 2001, 8,7 % des salariés de la banque avaient plus de 55 ans, ils sont 18 % aujourd'hui. Et ce n'est que par des recrutements massifs de jeunes (les deux tiers des 30.000 recrutements annuels du secteur concernent des moins de 30 ans) que les banques pourront progressivement rééquilibrer leur démographie. Guénaëlle Le Solleu

latribune.fr

16 Févr 2010, 23:46

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