Alcatel-Lucent compte diviser par 1.000 la consommation des réseaux en cinq ans

Le consortium GreenTouch s'est livré début février à un premier bilan des travaux qu'il a engagés depuis un an pour proposer des solutions techniques de réduction de la consommation énergétique des télécommunications. Il y a urgence : aujourd'hui le réseau émet l'équivalent de 300 millions de tonnes de CO2 par an. Et le trafic va bondir encore avec le succès de l'Internet mobile, le développement des visiocommunications, ?e-santé ou encore la connexion des objets (voitures, compteurs électriques)... Premier succès, l'adhésion massive des acteurs des télécoms : en un an, le nombre d'adhérents a doublé pour atteindre 36 membres, des équipementiers (le chinois Huawei), des opérateurs (ATT, Swisscom, China Mobile, Orange), des spécialistes des semi-conducteurs (Samsung, Freescale), des centres de recherche (Inria, CEA-Leti) et des universités.« Nous avons fait le pari d'augmenter par 1.000 l'efficacité énergétique de nos réseaux de télécoms. Cet objectif ambitieux mobilise des chercheurs issus du monde de l'entreprise, de laboratoires de recherche et de l'université », explique Gee Rittenhouse, président de GreenTouch et patron de la recherche des prestigieux Bell Labs, ces laboratoires apportés par l'américain Lucent lors de la fusion avec Alcatel. Les physiciens des Bell Labs planchent depuis longtemps sur « la capacité utile d'un canal de communication ». Selon eux, la marge de manoeuvre pour réduire la quantité minimum d'énergie nécessaire à la transmission des données dans un réseau est significative.Composants optimisésGreenTouch se donne cinq ans pour proposer une architecture réseau de référence et développer des composants optimisés (optique, radio, électronique, traitement du signal, routage) à travers 25 programmes de recherche. « Cette initiative doit permettre de remettre à plat les fondamentaux des télécoms ; cela implique une innovation ouverte, avec une politique claire de propriété industrielle entre tous les membres qui sont parfois concurrents », souligne Jean-Luc Beylat, président d'Alcatel-Lucent Bell Labs France.Les transmissions sans fil constituent les premiers gisements d'économie. Un des premiers prototypes conçus sur le principe de la multiplication des petites antennes au sein d'une grande antenne radio a été présenté. Le signal d'un téléphone est suivi par une antenne à petit faisceau plus économe en énergie, et passe à une autre quand l'utilisateur se déplace. En outre, un logiciel optimise l'allumage de chacune des petites antennes. Autre piste de recherche prometteuse : la séparation des réseaux de transmission des données de ceux de recherche du signal. En effet, l'envoi régulier d'un signal aux stations afin d'en vérifier la disponibilité, y compris lorsque l'usager n'est pas en communication, est très énergivore. Laurent Pericone
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