Monopol se donne l'international pour « nouveau terrain de jeux »

La réglementation européenne en général et celle baptisée Reach en particulier ont sonné le glas des peintures aux solvants. Avec les peintures à l'eau, les fabricants ont dû réinventer des formules. « C'est la fin d'une routine. Nous avons donc profité de l'occasion pour revoir l'ensemble de notre offre », explique Thierry Decaen, PDG du groupe Monopol détenu par le holding Universel appartenant à 100 % à la famille Decaen. Celle-ci avait racheté la PME en 1976 à un petit fabricant installé à Valence (Drôme) depuis 1942.Fin 2009, après trois années de R&D, la société a réussi à lancer en dépit de la crise une offre globale et innovante. « Nous avons mis au point notre système de bases hydrodiluables concentrées pour reproduire des teintes destinées aux poids lourds, aux bus, à l'industrie, etc., mais aussi pour le secteur automobile grâce à un dossier monté avec Oseo et l'Union européenne (Feder) pour un montant de 7 millions d'euros. Ce système d'ingrédients, teintes de base et liants, est assorti d'un spectrophotomètre, d'une « color box » et nous proposons formation et assistance. Aujourd'hui, nous vendons plus du process que de la peinture », détaille Thierry Decaen.Plus que 150 salariésUn projet innovant qui comporte des « tiroirs ». Car la PME poursuit son travail de R&D afin d'offrir une automatisation complète de la production à ses clients de l'industrie et de l'automobile. « Nous sommes les seuls en France à vendre ce concept complet, souligne le PDG. Pour le secteur automobile (carrossiers), nos concurrents sont des multinationales américaines. Nos avantages ? La mobilité et nous sommes plus économiques : cela permet de remettre les pendules à l'heure ! » Misant toujours sur ses capacités d'innovation, la PME prépare une nouvelle ligne de peintures qui doit être diffusée au premier semestre 2011. Tandis qu'un développement est attendu avec les nanotechnologies et que certains composants sont déjà micronisés.Côté ventes, la société a subi de plein fouet la crise. Son chiffre d'affaires qui atteignait 34,5 millions d'euros en 2008, avec un effectif de 200 salariés, a chuté de 20 % en 2009. Mais grâce à ses produits innovants, le groupe a bien rebondi en 2010 avec un chiffre d'affaires attendu à 30 millions d'euros assorti d'un résultat autour de 400.000 euros. Mais Monopol n'emploie plus que 150 salariés. Le groupe dispose de deux sites de production, à Reims et en Espagne (Catalogne), de deux filiales, en Pologne et au Maroc, et de six dépôts : cinq en France et un en Belgique.Si la société réalise la moitié de son chiffre d'affaires auprès des réseaux de distribution (carrosserie automobile surtout), elle a aussi en complément des clients directs dans les secteurs du verre, de l'aéronautique, des camions, etc. « Notre nouveau terrain de jeux va être à l'international (20 % du chiffre d'affaires actuellement). Nous avons tissé une toile qui va nous permettre de monter en puissance », affirme Thierry Decaen. Le monde, c'est sa nouvelle frontière.
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