G20 : La France veut aller plus loin en matière de régulation financière

Trois ans après la crise, le vaste chantier de la régulation financière est toujours loin d'être achevé. Même s'il a avancé sans doute plus rapidement que jamais. Mais nombre de sujets doivent encore être réglés. La France, qui préside le G20 en 2011, se fixe notamment pour objectif de progresser sur le problème des établissements financiers « systémiques », c'est à dire tellement gros ou interconnectés qu'ils sont susceptibles de déstabiliser l'ensemble du système financier. Concrètement, il s'agira de mettre au point une méthodologie permettant de définir qui sont ces fameux « SIFIs » (Systemically Important Financial Institutions), de définir un mode de résolution des crises bancaires lorsqu'elles surviennent et de déterminer quels instruments financiers seraient les plus à même d'absorber les pertes dans des situations de crise (voir le rapport Lepetit-Dissaux remis à Christine Lagarde la semaine dernière). Le sujet est extrêmement sensible, en particulier en France où compte tenu de leur taille, au moins deux ou trois banques ont des chances d'être considérées comme « too big to fail ». Transparence et sécuritéParmi les autres priorités affichées pour 2011, la mise en place d'une régulation des marchés dérivés de matières premières doit permettre de lutter contre une volatilité excessive des prix.La France souhaite également que le G20 se penche sur le problème posé par l'utilisation des nouvelles technologies par les marchés. Le « flash crash » de la Bourse de New-York le 6 mai dernier avait illustré les dangers du trading à haute fréquence. Est-ce un sujet de politique publique ? Dans quelle mesure réguler ? Autant de questions auxquelles le G20 devra répondre cette année. Enfin, la présidence française devrait chercher à avancer sur le sujet du « shadow banking » (activités financières qui sont hors du champ de la régulation bancaire) pour améliorer la transparence et la sécurité de l'ensemble du système. Pour tous ces sujets, le calendrier et les objectifs précis seront fixés ce week end à l'occasion de la réunion du G20 Finances à Bercy. Reste à savoir si, trois ans après la crise, la « détermination collective à changer les choses » (selon les mots de Christine Lagarde après le G20 de Pittsburgh en 2009) sera toujours aussi forte. Sans compter que si ces questions n'ont pas encore été réglées, c'est généralement qu'elles sont extrêmement complexes ou qu'elles se heurtent à des intérêts puissants.
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