Deux ans après sa création, le fonds veut s'inscrire dans la durée

2010 aura été une année de transition pour le Fonds stratégique d'investissement (FSI). Créé fin 2008 au moment où la situation devenait critique pour les entreprises françaises, le fonds a commencé par gérer l'urgence. Le défi était alors de faire le tri entre les sollicitations, tout en résistant aux pressions diverses et en définissant une doctrine d'investissement pour le moins complexe. La crise s'éloignant et les sollicitations se faisant moins pressantes, le FSI s'est efforcé d'inscrire son action dans la durée. Objectif : apparaître comme un véritable outil de politique industrielle. Ainsi, la mise en place d'une approche par filières a permis de clarifier les choix du FSI, au moins pour les PME et les ETI (entreprises de taille intermédiaire). Au total, les participations du FSI dans l'industrie et les services atteignaient ,au 31 décembre 2010, 16,2 milliards d'euros, dont environ 80 % de titres hérités de la Caisse des Dépôts et de l'État. Les dividendes reçus des participations (France Télécome;lécom étant le principal contributeur) et les résultats des sociétés mises en équivalence (au premier rang desquelles Eutelsat et Eiffage), ont permis au FSI de dégager un résultat de 646 millions d'euros en 2010. Une bonne nouvelle pour les actionnaires, le taux de distribution des résultats devant en moyenne évoluer autour de 50 %, selon le directeur général de la Caisse des Dépôts Augustin de Romanet. « Les années où la Caisse des Dépôts et l'État estimeront que le FSI a moins besoin de cash, ce taux de distribution sera autour de 60 %, c'est ce qui va arriver cette année, mais en revanche, d'autres années, il ne faudra demander que 40 % pour laisser de l'argent dans la machine », a-t-il précisé.Capacités d'interventionD'ici à 2014, le FSI dispose d'une marge de manoeuvre appréciable. Il prévoit de mobiliser entre 1,5 et 2 milliards d'euros chaque année. Or, outre ses résultats et sa trésorerie, il dispose encore de 3,6 milliards d'euros de capital souscrit non appelé - libérable par l'Etat et la CDC au fur et à mesure des besoins -, auxquels s'ajouteront bientôt 1,5 milliard d'euros supplémentaires. Le 25 janvier 2011, à Saint Nazaire, le Président de la République a effectivement demandé qu'une telle somme soit apportée au FSI par le Fonds d'épargne de la CDC. Reste à savoir sous quelle forme. L'Etat devrait faire connaître ses souhaits prochainement. Plusieurs solutions sont envisagées, du prêt à l'investissement en fonds propres, mais chacune a ses inconvénients. La première pèserait sur la dette publique et la deuxième serait consommatrice de fonds propres pour le Fonds d'épargne. S. R.
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