Le gouvernement se donne les moyens de sauver le fret ferroviaire

« Il est aujourd'hui indispensable de donner au fret ferroviaire un nouveau souffle, une nouvelle ambition » a déclaré hier Luc Chatel, porte-parole du gouvernement à l'issue du Conseil des ministres. Ce dernier s'exprimait alors que venait d'être présenté un programme de très vaste ampleur par le ministre de l'Écologie, Jean-Louis Borloo, visant à faire renaître de ses cendres le transport ferroviaire de marchandises en France. La prise de conscience d'une nécessité d'agir rapidement se situe à présent au plus haut niveau. « Nous avons eu un échange approfondi avec le président de la République et le Premier ministre », s'est félicité Jean-Louis Borloo. L'engagement national pour le fret ferroviaire s'appuie sur 8 points essentiels. Tous tournent autour de l'amélioration du réseau et des infrastructures, afin d'opérer un véritable transfert de la route vers le rail et d'offrir une alternative systématique aux camions internationaux, aux camions longue distance et aux franchissements alpins et pyrénéens.La création d'un réseau d'autoroutes ferroviaires cadencées en France est notamment prévue, avec quatre ou cinq grands axes. « Les investissements ne sont pas très élevés », note le ministre de l'Écologie. Dès cette année, un doublement des fréquences de passage des navettes est ainsi fixé, sur la ligne Perpignan-Bettembourg (au Luxembourg). Les travaux d'élargissement du gabarit du tunnel du Mont-Cenis pour permettre l'accès de la plupart des poids lourds à l'autoroute ferroviaire alpine seront terminés. Et, dès 2011, un nouvel axe devrait être dessiné entre Bayonne et Dourges (Pas-de-Calais). L'objectif est de reporter plus de 500.000 camions par an sur le fer d'ici à 2020. Le transport combiné de marchandises doit être doublé, avec des aides prévues pour compenser le surcoût dû au transbordement. Enfin, le gouvernement veut voir arriver sur le marché des opérateurs ferroviaires de proximité, pour prendre le relais de la SNCF dans des territoires où le trafic est peu dense et dans les ports. « Le sujet des ports saute aux yeux », a d'ailleurs souligné Jean-Louis Borloo. De fait, 92 % de la sortie des ports en France se fait aujourd'hui par camions, alors que la moyenne européenne est de 48 %.Alors que les trains à grande vitesse et les TER ont jusqu'à présent eu la priorité sur les trains de marchandises, l'idée est maintenant de transformer le réseau existant sur les grands axes de transport de marchandises en un véritable réseau orienté fret. « Le taux de remplissage de certains TER est parfois très bas. Il pourrait être mieux parfois de faire circuler des trains de fret à leur place », estime Dominique Bussereau, le secrétaire d'État aux Transports, qui accompagnait Jean-Louis Borloo. Des plates-formes dans les aéroports seront aussi mises en place, permettant ainsi à des trains à grande vitesse de fret de circuler.« Je suis très satisfait des décisions annoncées par le ministre, qui sont presque totalement conformes aux préconisations faites dans mon rapport sur le fret », a indiqué à « La Tribune » Patrick Ollier, président de la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale et administrateur de la SNCF. I. S.
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