Fredrik Reinfeldt, le conservateur qui plait au pays

Dimanche soir, lorsque tomberont les premières estimations des élections générales en Suède, le Premier ministre Fredrik Reinfeldt saura si son plan élaboré il y a quatre ans a été couronné de succès. Car plus que sa victoire remportée en 2006 face à un gouvernement social-démocrate usé par douze années de pouvoir, sa réélection signerait un virage historique dans la vie politique suédoise. Ces 30 dernières années en effet, jamais un gouvernement conservateur n'a pu excercer un deuxième mandat consécutif. En gagnant, le leader du parti des Modérés, âgé de 46 ans, réaliserait son rêve en portant un coup sévère à l'hégémonie social-démocrate en Suède. « Déjà, avant la campagne électorale de 2006, Fredrik Reinfeldt s'était préparé non seulement pour remporter cette élection, mais également celle de 2010. C'était sa stratégie », avance Anita Kratz, journaliste à la télévision publique suédoise et auteur il y a deux ans d'une biographie intitulée « Reinfeldt. Ensamvargen » (« Le loup solitaire » en français).« Détermination » Selon elle, le Premier ministre du royaume scandinave est un homme « déterminé » et possédant « une énorme capacité à raisonner sur le long-terme », une qualité qui s'était manifestée dès son arrivée, en 2003, à la tête des Modérés, le premier parti de droite du pays.Devant rénover un parti qui s'était coupé des classes moyennes, il fait alors appel à Anders Borg, l'économiste des Modérés, aujourd'hui ministre des Finances. Ensemble, ils piloteront la mue du parti qui donnera naissance aux « nouveaux Modérés » en réussissant ce qu'aucun parti de droite n'avait pu accomplir : unir le camp conservateur, avec à la clé la victoire en 2006. L'homme, discret, quitte à paraître un peu « raide », selon Anita Kratz, avait commencé son mandat avec une forte impopularité. Grâce aux réformes réussies de l'État-providence menées tambour battant, son image a changé. Selon elle, la présidence suédoise de l'Union européenne, en 2009, aura également conforté l'image de sérieux et d'intégrité de Fredrik Reinfeldt, lui permettant d'étoffer son image d'homme d'État. Les Suédois savent-ils pour autant qui se cache vraiment derrière le Premier ministre ? Rien n'est moins sûr. « Il est extrêmement difficile d'apprendre à le connaître », juge Lars Leijonborg, l'ancien leader du Parti libéral et artisan avec Frederik Reinfeldt de l'union des partis de droite. Sébastien Buffet, à Stockholm
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