La tension monte à l'AFP

À l'Agence France Presse, les jours passent et la tension demeure. Alors que l'AFP, troisième agence mondiale, traverse une période de forte turbulence depuis près d'un an avec à la clé un changement de statut, le personnel et les syndicats dénoncent aujourd'hui une précarité de l'emploi avec un trop grand nombre de salariés employés en CDD. De sources syndicales, « l'AFP France compte une soixantaine de CDD et 30 % d'entre eux sont à des postes de titulaires ».pétitionUn discours que veut temporiser le président de l'AFP, Pierre Louette, selon qui « la grande majorité des CDD finissent par être titularisés ». Il reconnaît cependant que « le mouvement de titularisation s'est ralenti car il dépend des départs », mais, ajoute-il, « en près de quatre ans, l'AFP a recruté 85 journalistes ». « Une pétition demandant un calendrier des titularisations à la direction a été signée par près de 500 salariés et, à ce jour, rien n'a boug頻, explique Jean-Pierre Rejeté de Force ouvrière. Il précise que le mouvement « est parti de la base au service économique avant de faire tâche d'huile à tous les services ». Sous la pression des salariés, les syndicats prévoient de convoquer pour lundi une assemblée générale durant laquelle sera proposé le vote d'une grève de 24 heures reconductible.L'AFP, qui tire son chiffre d'affaires des informations qu'elle vend à plus de 10.000 médias à travers le monde, est touchée de plein fouet par la crise du secteur des médias. Télés, journaux, les radios, nombreux sont ceux qui négocient à la baisse leurs tarifs, sans compter les contrats qui prévoient une indexation de l'abonnement à l'AFP sur l'audience. Certains comme « Paris Normandie » ou plus récemment « La Provence » ont même résilié leur abonnement. « Si en 2009 l'Agence dégagera pour la quatrième année consécutive un bénéfice, la situation sera beaucoup plus tendue en 2010 car c'est l'année prochaine que l'on ressentira les baisses de tarifs ou les pertes d'abonnements », explique Pierre Louette. Mais, ajoute-t-il, tout n'est pas noir, « l'essentiel du portefeuille est conservé et les marchés Afrique et Moyen-Orient sont eux en croissance ». Pour l'heure, l'AFP, dont l'endettement atteint 32 millions d'euros, a demandé 45 millions d'euros à l'État, son principal actionnaire.« La réforme est nécessaire car la faiblesse financière de l'AFP est consubstantielle à son statut », plaide encore son PDG. Le projet de loi réformant l'AFP devrait être inscrit au menu du Conseil des ministres avant la fin de l'année.
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