Les partenaires sociaux tentent de préempter le chantier de l'emploi

Prendre les devants pour ne pas se laisser piéger par l'agenda social du chef de l'État. Tel est l'objectif que poursuivent les leaders syndicaux et patronaux depuis que se dessine la fin du conflit autour des retraites. Il y a plusieurs jours déjà, François Chérèque, de la CFDT, avait tendu la main à Laurence Parisot en lui proposant d'ouvrir une négociation sur l'emploi des jeunes. Depuis ce week-end, la présidente du Medef a repris le flambeau en envoyant un courrier aux leaders syndicaux pour les convier à des rencontres bilatérales afin de construire un agenda social. Avec un triple objectif : accélérer les discussions en cours sur le paritarisme et les institutions représentatives du personnel, fixer les modalités des négociations obligatoires sur l'assurance chômage et les retraites complémentaires, et ouvrir de nouvelles discussions sur l'emploi. Refus de se faire piégerPar cette démarche, Laurence Parisot tente de sacraliser un « domaine réservé » pour les partenaires sociaux. N'hésitant pas à mettre le chef de l'État en garde contre toute velléité d'intrusion. « Au coeur de la pensée du nouveau gouvernement, il doit y avoir le respect de l'espace des partenaires sociaux. Nous avons déjà démontré par le passé que nous étions capables d'être créatifs à condition qu'on nous laisse le temps nécessaire à la discussion. Et que les interférences dans notre travail ne soient pas tous azimuts », a prévenu Laurence Parisot, mardi, lors de sa conférence de presse mensuelle. Nul doute que cette mise en garde, émise quelques heures avant l'intervention télévisée du chef de l'État, soit partagée par l'ensemble des leaders syndicaux et patronaux. Tous ont, en effet, mal vécu l'année 2009 durant laquelle la pression de l'exécutif avait été maximale, notamment dans le domaine de la formation ou du chômage partiel. En 2010, le chantier des retraites, voulu par le chef de l'État, avait écrasé tous les autres dossiers. Pas question, cette fois, de se laisser piéger, ni de se laisser instrumentaliser par un président en campagne électorale. Même si tous doutent mezzo vocce de leur capacité à résister si le chef de l'État décide de piétiner leurs plates-bandes.
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