Le chef de l'État cherche à rassurer les Français fortement touchés par la crise

Pour la dernière ligne droite avant les présidentielles, le chef de l'Etat devait ce soir, lors de son intervention télévision, tenter de s'afficher en président protecteur, voir se livrer à un exercice de « câlinothérapie » en direction des Français touchés par la crise. Il ne devrait toutefois pas réitérer l'exercice de février 2009 lorsqu'il avait, devant 15 millions de téléspectateurs, ciblé les classes moyennes. Celles-ci avaient bénéficié quelques jours plus tard, à l'issue d'un sommet social, d'un vaste train de mesures destinées à améliorer leur pouvoir d'achat dont le montant atteignait 2,6 milliards d'euros pour l'Etat. Ce soir, faute de moyens pour mettre en place une politique sociale d'envergure, le chef de l'Etat pourrait à nouveau annoncer le partage des profits des entreprises. Une promesse faite lors de sa précédente intervention, mais restée jusqu'à présent lettre morte.Après le remaniement annoncé dimanche soir, l'intervention de Nicolas Sarkozy est très attendue. En effet, même si ça et là des signaux de reprise se font jour, les Français restent très marqués par la crise. Et ont le moral en berne. « Fortes répercussions »La crise a en effet eu « des répercussions fortes sur le marché du travail », confirme l'Insee dans l'édition 2010 de « France, Portait social », publiée mercredi. Le rapport note ainsi que « l'activité se contracte de 2,6 % en 2009. C'est le plus fort recul du PIB depuis l'après-guerre : lors des récessions de 1975 et 1993, le PIB avait baissé de l'ordre de 1 % », rappelle l'Insee. Conséquence : en 2009, l'économie française a perdu 257.000 emplois, principalement au 1er semestre. Quant au taux de chômage, il a augmenté de 2,4 points entre le 1er trimestre 2008 et le 4e trimestre 2009.« Les jeunes ont été particulièrement touchés par la crise. En France, 40 % des chômeurs ont moins de 30 ans », précise Jean-Philippe Cotis, directeur général de l'Insee. Quant à la hausse du taux de chômage des 50 ans ou plus, au cours de l'année 2009, elle a « surpris par sa rapidité, comme par son ampleur » (+1,6 point en 2009), même si dans le même temps, elle s'est accompagnée d'une hausse du taux d'emploi. La crise a également frappé dûrement les chômeurs de longue durée. Leur part parmi l'ensemble des chômeurs est repartie à la hausse, passant de 32,3 % au 1er trimestre 2009 à 39,1 % au 2e trimestre 2010. Sur le plan salarial, la situation n'est pas rose non plus. En 2009, dans les entreprises privées de plus de 10 salariés, le salaire moyen de base a légèrement ralenti (+2,2 %), après +3 % en 2008. Un ralentissement très légèrement plus marqué pour les ouvriers et les employés que pour les professions intermédiaires et les cadres. Ce soir l'objectif est donc de rassurer les Français. Car même si elles se sont atténuées, leurs craintes face au chômage persistent.
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