L'écoute du terrain, nouveau Graal des syndicats

SocialBourse du travail, le 10 novembre. Des délégués syndicaux de Force ouvrière défilent à la tribune pour raconter, à 250 de leurs « camarades » et à une partie de la direction confédérale, « leur » crise et les difficultés qu'ils rencontrent. Le 4 décembre, la CFDT se livrera au même exercice en accueillant aux Docks de Paris un millier de délégués syndicaux centraux. Une manifestation parisienne qui conclura une série de rencontres en régions entre des militants de terrain et les secrétaires nationaux de la CFDT. Le 28 octobre, Bernard Thibault est intervenu devant des militants CGT de la construction et du bois sur le thème de la « pénibilit頻 et des « retraites », quelques jours seulement après avoir défilé en faveur de l'emploi industriel. Rarement les centrales syndicales ont autant affiché leur souci d'être à l'écoute de leur base.La proximité de plusieurs congrès ? Unsa la semaine prochaine, CGT en décembre, CFDT en juin? ? n'y est sans doute pas étrangère. Mais l'enjeu dépasse largement les questions d'appareil. Avec un taux de syndicalisation aux alentours de 8 % ? soit entre 1,8 et 1,9 million d'adhérents ?, les syndicats ont conscience qu'ils jouent leur avenir dans leur capacité à répondre aux attentes du terrain. Préserver l'avenirD'autant que la loi sur la représentativité d'août 2008 les contraint à franchir la barre des 10 % des voix dans les entreprises et de 8 % dans les branches et au niveau national pour survivre. « La crise montre que les syndicats français ne sont pas assez implantés dans les entreprises, pas assez proches des salariés », soulignait, hier, François Chérèque aux côtés des sept autres leaders syndicaux, à l'occasion d'un débat sur « l'avenir du syndicalisme » organisé par l'Association des journalistes de l'information sociale (Ajis). « Notre premier défi est d'intégrer la nature fragmentée du salariat. Aujourd'hui, les syndicats défendent les salariés en CDI, de grandes entreprises? qui ont le moins besoin d'être défendus », ajoute Alain Olive, de l'Unsa. Le défi est d'autant plus grand que l'intersyndicale, qui avait su incarner fin 2008-début 2009 les difficultés des salariés face à la crise, est aujourd'hui quasiment en sommeil. Et il n'est pas sûr que les initiatives en « cavalier seul » des uns et des autres soient à même de réconcilier la « base » et le « sommet »? Agnès Laurent
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