Paris devient un champion des films d'animation en 3D

Près de deux ans après avoir échoué à s'entendre avec Dreamworks pour distribuer les grands films d'animation du studio, Universal ne doit pas regretter de s'être lancé seul dans l'animation en images de synthèse (3D). Et d'avoir choisi de fabriquer entièrement en France, par la société Mac Guff, le film « Moi Moche et Méchant » : sorti cette année, il aligne plus de 500 millions de dollars de recettes au box-office, dont 250 aux États-Unis, devançant l'incontournable « Shrek » de Dreamworks. Le tout pour un budget de production de quelque 69 millions de dollars. La major américaine a reconduit son partenariat avec Mac Guff, pour un second film « Lorax », qui sort au printemps 2012. L'effectif de Mac Guff, créée en 1986, est ainsi passé d'une moyenne de 120 personnes à 230 depuis plus de deux ans. Après un tour du monde des studios d'animation en image de synthèse (3D), le producteur du film, Chris Melandri, a choisi un des talents de Mac Guff, Pierre Coffin, qui a co-réalisé le film avec l'Américain Chris Renaud. Mac Guff, société spécialisée dans les effets spéciaux, travaille de longue date pour des productions internationales sur des effets spéciaux de longs métrages ou publicités. Il a une filiale à Los Angeles depuis 2005 et est « sur le radar » des Américains, explique Jacques Bled, son co-fondateur et président. Crédit d'impôtParis a des atouts pour attirer la création numérique, mis en avant les 15 et 16 décembre aux rencontres Parisfx. L'ouverture du crédit d'impôt cinéma aux productions internationales, depuis 2009, en est un. La mesure, certes décidée après le choix parisien d'Universal, lui a permis de recevoir 4 millions d'euros sur « Moi, Moche et Méchant », et surtout l'a déterminé à rester pour le film suivant. Des montants largement récupérés par l'État font valoir les professionnels du cinéma en dépenses investies dans la filière, recettes fiscales et sociales. Particulièrement sur l'animation où les projets emploient des équipes importantes sur des durées d'au moins deux ans. Encore faut-il avoir les talents d'animateurs. Or la France a des centres des formations réputés où les studios américains viennent recruter chaque année, comme l'École des Gobelins, dont est issu Pierre Coffin. Et aussi un tissu de studios de dimension internationale comme Mac Guff mais aussi Buf, Duran Duboi, Mikros Image... Les collectivités locales ont pris conscience du potentiel de cette filière en terme d'emploi. Cap Digital, le pôle de compétivité francilien, a ainsi apporté depuis 2007 un soutien au projet de recherche et développement HD-3D pour des outils de gestion des contenus de ces productions très lourdes. Toutefois, la concurrence de l'Inde pour l'animation en images de synthèse, se rapproche. Les américains Dreamworks et ILM y ont ouvert des studios. Face à cette concurrence, l'argument du crédit d'impôt est déterminant. Les professionnels espèrent de la loi de finance rectificative que les productions françaises bénéficient du même plafond de 4 millions d'euros que le crédit d'impôt accordé aux productions internationales.
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